Covid-19 Figures and questions as of March 18, 2020

The following data come from the excellent Worldometers website.
This selection is the basis for the questions on which, at the end of the article, I conclude.

Ranking of countries by number of cases on March 18

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Comparisons

The initial panic is explained by the explosion of numbers in China in the Wuhan region.

  • Every year an estimated 290,000 to 650,000 people die in the world due to complications from seasonal influenza (flu) viruses. This figure corresponds to 795 to 1,781 deaths per day due to the seasonal flu.
  • SARS (November 2002 to July 2003): was a coronavirus that originated from Beijing, China, spread to 29 countries, and resulted in 8,096 people infected with 774 deaths (fatality rate of 9.6%). Considering that SARS ended up infecting 5,237 people in mainland China, Wuhan Coronavirus surpassed SARS on January 29, 2020, when Chinese officials confirmed 5,974 cases of the novel coronavirus (2019-nCoV). One day later, on January 30, 2020 the novel coronavirus cases surpassed even the 8,096 cases worldwide which were the final SARS count in 2003.
  • MERS (in 2012) killed 858 people out of the 2,494 infected (fatality rate of 34.4%).

Ranking of countries by number of deaths on March 18

It is confirmed by the explosion of figures in Italy, Iran, Spain, France and now the USA.

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Revenir au réel

(Peintures de Joel Rea)

Amis idéalistes, examinons nos réactions aux désastres annoncés.
Pour nous y opposer, nous écrivons sur le permis et l’interdit, sur les principes à adopter, les règles à mettre en place, les idées à répandre.

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Ne voyez-vous pas qu’il est vain de se dresser, vaillant huissier, à la porte de l’ouragan pour lui lire ses droits avant saisie ?

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L’ambition de Léonard de Vinci

Cette ambition me touche, et l’exposition que le Louvre vient de consacrer ( du 24 Octobre 2019 au 24 Février 2020) à Léonard de Vinci me l’a fait mieux comprendre.

Cette ambition, quelle est-elle ?

Entre 1452 et 1519 (les dates de Léonard), nous sommes aux derniers temps de la compétition entre sculpture et peinture : de ces deux arts, lequel se tient au plus près de la vie, donc des secret de l’univers ? et, des sculpteurs et des peintres, lesquels approchent au plus près du Divin ?
En admettant qu’ils atteignent à l’illusion parfaite, peut-on sans sacrilège aventurer l’analogie avec le Créateur et voir en eux, à leur manière, des « créateurs » par l’effet de Sa Grâce ?

Toucher au divin, c’était explicitement l’ambition d’Andrea del Verrochio quand il modela son « Incrédulité de saint Thomas »…

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Qui touche ici au divin ? Et qui en doute ?
Le saint ou l’artiste ?
Et s’ils ne faisaient qu’un ?
Le saint et l’artiste, l’œuvre et le divin ?

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Le doigt qui s’apprête à toucher (pensons à saint Thomas) comme la flèche à percer (pensons à saint Sébastien, autre motif favori de ce temps), la main du sculpteur qui façonne la figure du Maître et le chef-d’œuvre qui transfigure l’artiste en Maître, et la statue que son regard anime comme le Dieu, du Verbe, donne vie et crée…

Que prière et geste, quête et don, œuvre et création s’unissent pour que la lumière soit et que Dieu à nouveau la sépare des ténèbres !

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Mais ce miracle espéré, quand on le mime dans un bronze, qu’est-ce autre que forgerie ?

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Dans toute sculpture pourvu qu’on l’examine, à jamais grossière jusqu’au comble de l’art, perce la tentation d’idolâtrie.

L’idole, si belle qu’elle soit, même le nez brisé…

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Female head of the Aphrodite of Cnidus type, Roman imperial era. Provenance: unknown

si désirable, même mutilée…

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cette admirable Aphrodite de Cnide était peinte dans le temple où on l’honorait. Pour ceux qui la priaient, elle vivait.
Elle n’est plus que marbre blanc aujourd’hui, pièce de musée, motif d’étude analogue aux drapés de toiles trempées d’argile sur lesquels s’exerçaient Verrochio, le Maître, avec ses élèves du temps que la peinture prenait élan sur la sculpture en vue de la dépasser.
On le voit dans cette draperie qui fut travaillée dans l’atelier où Verrochio œuvrait à son « Incrédulité de saint Thomas ».

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Draperie Médicis 433, par Verrochio ou Vinci

À qui fidèlement les copiait, ces motifs révélaient le secret du monde, la vérité du commencement : celle de l’ombre et de la lumière que Dieu sépare au premier jour.
Vérité du commencement, vérité donc aussi des apprentis, celle qui leur enseigne à former des figures et d’abord des figures de piété comme cette draperie d’agenouillé…

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Draperie Richardson, par Verrochio ou Vinci

On en fait des tableaux de dévotion, toujours en forte demande dans l’Italie du XVe siècle, comme cette Annonciation conventionnelle du jeune Léonard de Vinci vers 1473-1475(il a entre 21 et 24 ans).
En voici d’abord le dessin tel que la réflectographie infrarouge nous le découvre, précis, très appliqué, une œuvre d’élève très doué…

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et le voici dans les couleurs de l’œuvre restaurée, telle qu’aujourd’hui et telle qu’hier croyons-nous, toutes en joliesses d’illustration précieuse, une œuvre de commande…

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On l’admire et on l’imite, elle plaît à tous car, superbement exécutée, elle ne prend aucun risque. C’est d’emblée une œuvre du passé.
Le travail du moment se fait ailleurs, dans l’atelier du sculpteur d’où la peinture, peu à peu, se dégage. Dans ce Baptême du Christ de Verrochio et Vinci, les corps creusés par le premier prévalent sur les visages d’ange modelés par le second, tels que nous les révèle cette réflectographie infrarouge.

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Convulsive est cette renaissance italienne comme l’était le tohu-bohu des commencements. Nous croyons voir dans ces travaux les débuts d’une modernité de progrès annonciatrice d’un monde heureux, le nôtre pour ce qui nous laisse de temps pour ces loisirs de haute culture dans des musées silencieux.

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celui des gens de loisirs que, pendant la visite, nous sommes.

De la France au Sahel et des prétendues forces du bien

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Après sept ans de guerre, l’échec est évident sur tous les plans.
On pouvait le prévoir dès le départ mais, quand la France (l’Assemblée nationale, les élus, nous tous), s’est découverte en guerre, c’était trop tard.
Ce 11 février 2013, notre président l’avait décidé en toute illégalité.
Sur un appel au secours du président malien par intérim, Dioncounda Traoré, François Hollande tranche « en quelques minutes » comme il l’avoue dans ses « Leçons du pouvoir » (Stok 2018, 415 p.) : « Seule une intervention de la France peut arrêter » la colonne djihadiste qui fonce vers Bamako.
Les frappes aériennes ne suffiront pas, il faut des troupes au sol.
Il appelle cela « intervention ». C’est une guerre.

Pour quelles raisons la décide-t-il ?

François Hollande se dit avoir été « bouleversé » par le SOS qu’on lui adresse au nom d’un peuple martyrisé ». Mais la sensiblerie, ce n’est pas ce qu’on demande à un président, ni qu’à ses yeux sous un prétexte humanitaire « la raison d’État pèse peu face à la détresse ».

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La possibilité du Nous

Nous ne sommes pas un parti, ni un groupe, ni un camp, ni une coterie car il n’y a pas de Contre qui puisse nous définir. Et pourtant j’écris Nous alors qu’à cet instant je suis seul à écrire.

Alors pourquoi ?

H4 J’écris Nous parce qu’on ne pense pas seul et qu’il n’est rien que l’on puisse dire à soi. Ce sont les autres qui décident.

Parce que la pensée ne vaut qu’à éclairer l’action et que l’action qui vaut est collective.

H5 Parce qu’ainsi le Nous est déjà là, au cœur même du Je qui pense et qui agit, un Nous en devenir constant.

J’écris Nous parce que Nous est le but et que je crois que le Nous est possible.

Et nécessaire. Et déjà là. Et que nous ne savons jamais combien déjà nous sommes, combien demain nous serons.

Citation Et donc j’écris Nous parce que nous avons le temps. Tout le temps qu’il fera. Il ? C’est-à-dire nous, et cela n’a pas de fin ni de début qu’on puisse prononcer. Cela n’a pas commencé avec moi et ne périra pas dans ce corps que l’on dit être à moi.

H5 J’écris Nous parce que la vie se déploie dans un autre temps que celui des choses qui se font et qui durent, de ces choses qui nous font et parfois nous refont… parce que nous avons peur.
Ce qui s’impose, ce que l’on croit qui s’impose, voilà ce dont les choses sont faites, de la matière même de la peur qui déchire.

Et la peur nous précipite les uns contre les autres.
Qu’on l’aime, qu’on l’ignore ou l’écarte, on ne reconnaît jamais le voisin qu’on écrase : ce n’est pour nous qu’un obstacle à la fuite.

H6 C’est pourquoi j’écris Nous comme possibilité de nous libérer de la pesanteur des choses et des vertiges de l’esprit chutant dans le conflit. J’écris la possibilité du Nous, de Nous plus vastes, plus entendus. Et nous les sommes déjà, bien plus que nous croyons.

J’écris ce que je crois vrai et il n’y a de vrai que ce qui est déjà. Tout le reste est silence, mais si la peur l’occupe, alors mieux vaut que nous parlions.

Dans l’avant-guerre de ce temps…

C’était en fond de crise, en 1935, entre-deux-guerres, une avant-guerre toute hérissée de monuments aux morts (nous n’en érigeons plus : les morts que nous faisons, nous les noyons, nous les incinérons ou les pulvérisons), et Malraux, lui, rêvant résurrections, vers les statues aux yeux blancs, avançait à tâtons…

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« Une œuvre d’art, c’est un objet, mais c’est aussi une rencontre avec le temps. Et je sais bien que nous avons découvert l’histoire. Les œuvres qui passaient de l’amour au grenier peuvent passer de l’amour au musée, mais ça ne vaudra pas mieux.
Toute œuvre est morte quand l’amour s’en retire.

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Falsifier la démocratie (l’exemple du Wisconsin)

Dans une démocratie d’apparence, l’ignorance vous désigne comme victime.

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Montrez les vidéos ci-après aux jeunes ignorants qui vous entourent. Elles comportent pour eux une leçon salutaire.

Voici comment, dans le respect des procédures, on fait passer « aux aveux » un jeune manipulable.
Tout est corrompu dans les interrogatoires que ces enregistrements nous font découvrir, tout sauf la procédure qui obligeait les policiers à filmer les entretiens.
On les y voit (difficilement) conduire un adolescent de 16 ans à de prétendus aveux par monosyllabes. Ne comprenant rien des enjeux, celui-ci se montre seulement pressé de revenir au collège dont on l’a extrait de force, sans avocat bien sûr.

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Team management by mutual devotion

Team management is a multidimensional task. Some parts are beyond your control.
However, on the human side, your influence may be decisive.
Here is the best you can do…

To manage your team by mutual devotion

Strange idea in a professional context, isn’t it?
However so obvious!
In order to achieve  “mutual devotion”…

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Le surréel n’existe que pour les non-surréalistes.

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Desnos, chez moi, une admiration de toujours et, ici, des textes de  référence que, le 17 août 2012 sur le site Notionis, je voulais (je veux  aujourd’hui encore) rendre plus accessibles.
Je les relis avec vous.
Comme lui, « j’ai tant rêvé de toi  » et, comme lui, j’en veux aux mots irresponsables, à l’esbroufe  criminelle, à l’ignorance assumée, à la pose de guichets payants à  l’entrée de communs transformés en parcs d’attraction : « Il n’y a qu’une réalité unique, entière, ouverte à tous ».

Le doux, le généreux, l’immensément inventif et très lucide Robert Desnos aura été l’inoubliable héros du Surréalisme.

Le plus sûr guide aussi, comme le montre la maxime qu’on a mise en titre, extraite de son « Troisième Manifeste du Surréalisme », un texte désolé, blessé, qui avance dans la froideur d’une amitié perdue, mais droit vers l’essentiel : la différence qu’il y a entre recevoir et prendre, ouvrir une porte ou un guichet, s’abandonner à ce qu’il y a d’autre en l’homme ou l’accabler de nouveaux dogmes.

Le chemin de ce « Troisième Manifeste » passe par des querelles oubliées. Que ceux qui hésitent traverser ce marais se souviennent que Robert Desnos, avant de mourir, a su aimer

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La possibilité du Nous

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Je retrouve ce texte publié le 20 mai 2013 sur Notionis, mon blog précédent…
Texte d’inspiration, ligne de conduite sous-jacente à tout ce que je fais ou cherche, mots oubliés redécouverts, surprenants comme s’ils me venaient aujourd’hui en commentaire aux débats et questions du moment…

La possibilité du Nous

Nous ne sommes pas un parti, ni un groupe, ni un camp, ni une coterie car il n’y a pas de Contre qui puisse nous définir. Et pourtant j’écris Nous alors qu’à cet instant je suis seul à écrire.

Alors pourquoi ?

J’écris Nous parce qu’on ne pense pas seul et qu’il n’est rien que l’on puisse dire à soi. Ce sont les autres qui décident.

Parce que la pensée ne vaut qu’à éclairer l’action et que l’action qui vaut est collective.

Parce qu’ainsi le Nous est déjà là, au cœur même du Je qui pense et qui agit, un Nous en devenir constant.

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Le Messie technologique

À part  Mélenchon, y a-t-il des gens capables de bilocation ?
On le dit de quelques « saints » comme Padre Pio qui, en outre, pénétrant votre conscience au plus profond, vous faisait confesser des péchés que vous vous obstiniez à cacher.
« L’intelligence artificielle » désormais fait aussi bien, plus encore peut-être…

Cette dame est non seulement capable de multi-location mais elle parle votre langue, le japonais par exemple.
N’importe quelle langue… Du moins, celles sur lesquelles on est prêt à investir des millions de dollars.
En outre, convenablement couplée aux réseaux sociaux, elle en sait plus sur vous que vous n’aimeriez.

https://www.youtube.com/watch?v=ywsJc1oNuWg

Et voilà, le grand moment est arrivé.

Abandonnez-vous à sa tendresse.
Le Messie technologique est arrivé(e) parmi nous.
Comme vous le voyez, c’est une femme.
Légèrement androgyne c’est vrai, mais on peut arranger ça : ce n’était que pour plaire à Platon.

L’amour universel, vous dis-je, enfin la Bonne Nouvelle Artificielle : il y en aura pour tout le monde… enfin, surtout pour les croyants qui seront au bon endroit !

Humaniser le logo

Voici d’abord quelques logos à acheter ou adapter qui me semblent directement porteurs de l’idée de convivance ou, à tout le moins de coopération.
Il y manque l’idée de révolution et la notion écologique de globe terrestre n’y est au mieux que suggérée par l’inscription de la figure dans un cercle…

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L’image ci-après, plus abstraite, réinterprète le symbole du Ying-Yang.
Des variations sont possibles sur ce principe mais elles devraient être justifiées par un travail sur le texte du Manifeste.

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La mise en avant de mots-clés est au principe des deux exemples suivants. Si l’idée plaisait, il faudrait choisir les mots avec lesquels composer l’image…

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Enfin, la main ouverte de Le Corbusier à Chandigarh (ci-après) correspond à peu près à mon idéal de logo. Si elle plaisait dans l’environnement convivialiste, on pourrait en faire une source d’inspiration.

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La Vierge diabolique des Patarins

En continuité avec sa collection d’oeuvres italiennes (XIV, Jacquemart-André expose celle d’Alana (Ál-Ana = Alvaro Saieh et Ana Guzman Ahnfelt, son épouse). Les salles sont complémentaires mais, malgré la fortune d’Álvaro Saieh, la 4ème du Chili et la 730ème du monde, ce qui pouvait se faire au début du XXe siècle n’est plus vraiment accessible aujourd’hui.
Il n’en reste pas moins que la densité d’affichage impressionne…

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Présentation actuelle de la collection Alana à Newark, Delaware (USA)

On admire au début et l’on se prépare à déguster chaque œuvre avec la même attention, mais bientôt l’ensemble, quoique très cohérent, se révèle très inégal.
Quelques tableaux s’en détachent…

Un Sixte II (+258), de Fra Angelico (1400-1455)…

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Des maniéristes charmants et maladroits, comme cette Descente de Croix

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ou cette Lamentation, de Francesco Granacci (1469-1543)…

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En plus savant, on note un Salvator Mundi de Vazari (ca 1561)

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Ce saint Michel archange de Jacopo di Antonio (1427-1454), le Maître de Pratovecchio…

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dont le dessin prépare à celui de Bottichelli…

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Dans un style également très dessiné, de Filippino Lippi (1457-1504) dont le père, Fra Filippo Lippi (1406-1469), moine défroqué, fut également le maître de Botticelli (1445-1510), une contribution intéressante à la chapelle de San Donato…

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On y découvre saint Ubald, évêque de Gubbio vers l’an mille, mort couvert de pustules, vengeance probable des démons qu’il chassait.
Est-ce pour cette raison qu’il se montre attentif aux conseils d’un évêque plus expérimenté : saint Fridianus de Luques (520-588) ?
Celui-ci, prince irlandais devenu ermite en Italie, impressionnera la population par sa sagesse et son savoir. Devenu évêque, il conduit les travaux qui la protègeront des inondations du Serchio, troisième fleuve de Toscane, avec ce qu’elles entraînent de maladies, mais aussi de vies et de récoltes perdues.

Les évêques médiévaux gèrent des villes-marchés au bord des fleuves, mais ceux-ci, indociles, débordent, tuent et se rebellent jusqu’à noyer le parvis de la cathédrale. Ce sont donc des créatures du diable, de véritables dragons qu’il revient à la plus haute autorité de dompter.
Tel est l’exploit qu’accomplissent les grands évêques, ceux qu’on célèbre dans les grandes villes.

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Saint Clément (IIIème siècle), premier évêque de Metz, conduisant le Graouilly vers la Seille où il se noie, mettant ainsi fin à l’épidémie qui ravage la région.

Avec le temps, le dragon disparaît mais l’opération reste miraculeuse : saint Fridianus, avec son râteau, ne creuse pas à la rivière un nouveau lit ; il ne s’en sert que pour désigner (sur 3 kilomètres) le trajet qu’il lui ordonne et la rivière obéit !

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Saint Fridianus détournant le cours du Serchio (1538. Florence. Musée des Offices)

Enfin, à la Renaissance, le saint n’est plus qu’un ingénieur, accompagné du chef des travaux qu’exécutent d’herculéens ouvriers…

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Chapelle de la Croix. Basilique San Frediano à Lucques

ermite puis évêque, se signale dans l’histoire par le détournement de en effet par dont le grand-oeuvre fut de changer le cours de la rivière Serchio.

et, comme attendu quand il s’agit de saint Michel archange,

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chemine avec la balance des âmes qu’une monstrueuse diablesse retient…
Beaucoup de diables dans les œuvres de cette époque, nous y reviendrons.

Saint Pierre Martyr, exorcise un démon ayant pris les traits d’une Vierge à l’Enfant (ca 1450).

Antonio Vivarini (Venise, actif entre 1440 et 1475, né à Murano en 1415 et mort en 1484).

Comment s’explique une telle image ?

Ce saint prédicateur y relève un défi lancé par des hérétiques qui s’étaient vantés d’avoir vu se manifester dans l’un de leurs lieux de culte la Vierge avec l’Enfant. Ce sont sans doute des patarins, puisque leur nom indique qu’ils ne récitent que le Notre Père. Leur relation à la Vierge est donc douteuse. Le saint démasque l’imposture en présentant à la fausse Vierge une hostie consacrée qui la met en fuite. Afin que nul n’en ignore, la « Vierge » et l’« Enfant » sont pourvus de cornes et de pieds fourchus. Cette scène figure dès le XIIIe siècle dans l’une de ses premières « Vies », celle de Thomas de Lentino [Cette « vie » constitue l’essentiel de l’article des Acta Sanctorum sur le saint (Aprilis, t. III, Venise, 1738, p. 678-719)]

Source : https://www.cairn.info/revue-du-nord-2004-1-page-25.htm

Saint Pierre Martyr (env. 1205 – 6 avril 1252), encore dit « Pierre de Vérone » fut un prédicateur et inquisiteur dominicain. Elevé dans une famille cathare, il fit des conversions parmi ceux-ci et les patarins. Un mécréant lui fendit le crâne d’un coup de serpe, d’où l’image canonique de son martyre…

Tableau de Pedro Berruguete (1450 – 1504) à Madrid (Musée du Prado)

Le même peintre l’a également représenté en prière…

On doit par ailleurs à Antonio Vivarini un « Miracle du feu de saint Pierre Martyr devant le Sultan »…

Vivarini représente également Pierre Martyr en train de faire repousser la jambe coupée d’un jeune homme qui s’en était amputé pour se punir d’avoir donné un coup de pied à sa mère…

(New York. Metropolitan Museum of art)

Ici, le saint exorcise une femme possédée du démon…

(New York. Metropolitan Museum of art)

Là, la Vierge lui apparaît alors qu’il est en prière…

(The Met, une fois encore)

Source de ces tableaux : https://www.metmuseum.org/art/collection/search/437909

Version moderne du même saint (on l’imagine réalisée pour film gore mais non, c’est pour une église tenue par les Dominicains)…

Neilson Carlin, l’auteur de ce tableau, peignit pendant longtemps des héros de Comic Books avant de se spécialiser dans les « vrais héros », ce qui conduisit ce protestant à se convertir au catholicisme…

On le voit : même avec des super-pouvoirs, le combat contre les hérétiques était un sport dangereux.

Grande figure dominicaine, saint Pierre Martyr était-il un fêlé ?

J

Oublions la pornographie et parlons du consentement

Violences faites aux femmes ?
J’ai rappelé ce que les féminicides doivent à la guerre (qui veut la guerre ou y consent honore la violence).
Presque aussi important, il y a le sexe soit, pour l’essentiel, la rencontre des hommes et des femmes en tant qu’hommes et femmes : aptes à se révéler l’un par rapport à l’autre.
Se révéler, se dévoiler, se déployer… tout le problème est là. Ce n’est pas de rencontre qu’il s’agit

Se révéler, se dévoiler, se déployer… tout le problème est là car, en vérité, il n’y a pas de « rencontre » amoureuse, comme s’il s’agissait d’êtres prédéfinis dont on perçoit qu’ils s’emboîtent, plus ou moins bien et, si c’est vraiment bien, pour la vie. Les marieuses d’antan, les agences matrimoniales d’hier, les réseaux de rencontre d’aujourd’hui et les statisticiens de toujours… l’ingénierie sociale pense ainsi, mais jamais ceux qui se croisent… en se demandant si, les fourvoyés, les intuitifs, les séducteurs ni ceux qui sont en quête de l’âme-sœur ou d’un coup pour la nuit.

C’est un « processus » qui s’amorce où, parfois, l’on s’invente et ce n’est pas bon signe et, à d’autres, un Nous peu à peu se dessine qui n’est ni Toi ni Moi, mais joie enfin à laquelle on souhaite bonne chance et, peut-être, on désire ardemment.

Mais voilà, le sexe est aussi un « marché », une marque identitaire, un programme, un examen à passer, une aspiration confiante ou un défi paralysant. Non un miracle, mais une épreuve et, plutôt qu’une entrée dans l’indicible, un répertoire de cases à remplir, un catalogue de figures imposées.

Où le trouver ce catalogue ? Pour les néophytes, les malchanceux, les maladroits, tout est là. Interroger autour de soi touche à d’inaccessibles pudeurs et au-delà, pour ceux qui insistent, n’ouvre souvent que sur d’inutiles timidités, des placards honteux, des obsessions sinistres, des paroles convenues ou d’incroyables prétentions empruntées au catalogue de la pornographie.

L’emprunt, c’est ce qui est le plus facile, donc la pornographie. Internet et les réseaux sociaux avec, encore, les jeux vidéo, les magazines et le cinéma, voilà où se trouve le panier de réponses le plus fourni et le plus accessible.

Les attitudes, les performances, les goûts spéciaux, on y trouve tout, de quoi être effaré, excité souvent, désirant parfois mais quoi ? Cela ne peut se résoudre que dans la répétition masturbatoire, seul ou à deux, voire à trois, quatre ou plus si on fait dans le luxe, mais de relation, il n’en est pas question.

En voilà qu’au moment de faire ses premiers pas dans la relation sexuelle, l’adolescent d’aujourd’hui (15 à 30 % d’entre eux d’après ce que dit Emily F. Rothman, la conférencière ci-après) a toutes ces références et, généralement, cette longue expérience du « plaisir solitaire ».

Ce qui vaut d’être inventé à deux, pas plus que ceux d’hier il ne sait l’aborder mais, à l’instant qui lui semble avoir entendu une forme de oui, pour répondre à la question « Et maintenant, qu’est-ce qu’on fait ? », dans l’angoisse d’un désir débutant toujours prêt à se perdre, dans son stock de solutions virtuelles, il tire aux dés celle qu’il prendra : « Essayons ça ! ».

Alors, parlons de la pornographie sous l’angle du consentement. 1) S’en préoccuper. 2) S’interroger sur les façons de s’en assurer. 3) S’interroger sur la capacité des partenaires (dont soi-même) à avoir des idées claires sur ce qu’ils veulent dans l’instant, mais aussi à moyen et long terme.

définis l’un par rapport à l’autre. qui est pour l’essentiel l’espace de la
il y a aussi le sexetant qu’on fait des gueAlors, parlons de la pornographie sous l’angle du consentement. 1) S’en préoccuper. 2) S’interroger sur les façons de s’en assurer. 3) S’interroger sur la capacité des partenaires (dont soi-même) à avoir des idées claires sur ce qu’ils veulent dans l’instant, mais aussi à moyen et long terme.

Les hommes ? Ce sont ceux qui se battent…

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En concluant mon précédent billet, j’ai pensé à ce mot de Léon-Paul Fargue :

«  Dans la confusion du Jugement Dernier, quand il s’agira de séparer les hommes des taupes, des chrysanthèmes, des nuages, des aloses, des aurores ou des cascades, le fourrier et le greffier de la dernière heure s’écrieront  :
« Les hommes ? Ce sont ceux qui se battent… »

C’est ainsi qu’il conclut son « Bagarreurs », une plainte de temps de guerre qu’il inséra dans les « Déjeuners de soleil » publiés en 1942.

Adoubé « surréaliste », Léon-Paul Fargue (1876-1947) écarta cet encombrant honneur. Il continua cependant de voir André Breton, tout en restant ou devenant l’ami de tous (Mallarmé, Jarry, Henri de Régnier, Valéry, Schwob, Claudel, Debussy, Gide, Ravel, Auric et Valéry Larbaud).
Lors d’un déjeuner avec Pablo Picasso, en 1943, un AVC le rendit hémiplégique. Il écrivit cependant jusqu’à sa mort en 1947.
Poète de toujours et chroniqueur, il était le frère en écriture de Colette, une amie aussi, toute en charmes également, mais réaliste.

Continuer la lecture de « Les hommes ? Ce sont ceux qui se battent… »

Féminicides

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Oui, c’est l’horreur mais, pour ne pas former de guerriers au foyer, il ne faut pas non plus faire de guerre aux frontières.
Or on veut l’un et fait l’autre.

Protester au nom des femmes, c’est bien, mais voyons au-delà. Ce n’est qu’un début, continuons le…

Pas « le combat » tout de même !
Il est temps d’inventer de nouvelles façons de faire et refaire société.

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