Bilan de 50 ans d’expérience (sous plusieurs formes)…
les débutants y trouveront un guide fraternel ou amical,
et les expérimentés une synthèse à large spectre.
Définition
Ne rien faire (définition qui est à prendre au pied de la lettre),
ce qui oblige à tourner son regard vers l’intérieur.
Cette pratique de patience…
– calme quand on la mène par courtes séquences,
– et transforme en profondeur quand on la poursuit assidûment.
Le « calme » qu’apporte la méditation motive au début, d’autant qu’il s’accompagne de vigilance et de lucidité.
À ce stade, la méditation n’est cependant qu’une forme d’hygiène mentale.
Ceux qui vont au-delà expérimentent la transformation mentionnée ci-dessus.
Elle tend vers l’abolition de toute séparation.
Comment dès lors parler encore de « motivation » car de « qui » dès lors parle-t-on ?
Voyons le parcours intérieur proposé…
Des conflits identitaires à la méditation
- Différentes identités coexistent en chaque acteur (individu, groupe, institution).
- Il les hiérarchise temporairement et partiellement en fonction de ses besoins et aspirations du moment.
- Les réseaux dans lesquels il s’insère (par le biais de partenaires de vie, de travail ou d’engagement) font pression pour que prévalent celles de ces hiérarchies identitaires qu’ils trouvent nécessaires pour rester compatibles ou le redevenir.
- Mais l’acteur perçoit ses priorités et celles des autres comme enchevêtrées (il y a des boucles récursives, ce qui entraîne des contradictions et tout cela fait système).
- Méditer aide à en prendre conscience et à en jouer souplement…
- intérieurement (en respectant les proportions, sans refoulement ni exagération)
- et extérieurement (sans écraser les autres ni se faire écraser par eux),
- la condition à remplir étant de suspendre toute mise en actes.
- Là se trouve le point de départ de la méditation : laisser venir et passer les mouvements intérieurs.
- Pour une organisation, on pourrait aussi parler de temps de réflexion et, pour un pays, pourquoi pas ? de « Grand débat » !
- Elle ouvre à un processus de désidentification qui, pourvu qu’elle ne soit pas détournée par des peurs (déclenchées par des changements de l’environnement ou des surgissements intérieurs), conduit à une expérience potentiellement permanente de joyeuse contemplation et remet dans « le jeu ».
Stratégies
Peu de gens s’astreignent spontanément à méditer, d’où les « ruses » employées par ceux qui les y invitent.
Il s’agit d’abord de donner aux néophytes l’impression de faire quelque chose.
Ce peut être une véritable activité : prière, mantra, koan, prière perpétuelle, travail manuel, pèlerinage, bonnes œuvres, études…
Ce peut être une discipline : être assis immobile sans rien faire, rester à genoux, postures de yoga, tir à l’arc et autres « do », cilice, uniforme, habillement restrictif, austérité, rituels accaparants …
Qui dit discipline peut impliquer des sanctions : fouet, coups de bâton, privations, mendicité obligatoire, punitions humiliantes…
Il en résulte une hiérarchisation des rapports : maître spirituel, guru, supérieur, sainte obéissance, attitude de respect et transfert tendant à « diviniser » le « guide » ou l’absolu auquel on se réfère.
En conclusion, si la méditation vous tente,
n’y mettez pas de conditions :
donnez-vous-y sans chichi !
Ni « Dieu » ni « le monde » ni « moi » ni « vous » ne sont « morts »,
ils ont seulement changé d’adresse…

Oui, j’apprécie cette approche de la méditation ; j’ajouterais que selon KG Dürchkeim, méditer vient de medit’itari , en latin, se laisser aller vers son Centre.Cela me semble le plus fidèle à l’expérience de méditation qui est potentiellement infinie.
A propos, je n’étais pas au courant d’une transplantation ; rude expérience, je suppose.
Tout ceci me donne le goût de lire certains de tes articles.
Il est encore temps, jusqu’à minuit : BONNE ANNÉE
Jean
bonjour,
C’est vrai, j’ai pratiqué zazen longtemps la plupart du temps seul et parfois en groupe.
Le groupe m’a donné assez souvent l’impression d’une circulation harmonieuse parsemée de météorites plus ou moins lourds balancés par d’autres ou moi-même. Cacophonie intéressante mais parfois fort désagréable, dérangeante qui, parfois, empruntait une voie ascensionnelle qui s’organisait d’elle-même en fonction des autres et de moi-même ou bien encore cette cacophonie pouvait devenir pénible. Nous étions en plein dans le Tamas comme disent les indiens… J’ai souvent eu cette impression d’être vampirisé. j’ai souvent eu cette impression de pouvoir le faire également, mais la peur a été un rempart et la méditation partait en quenouille…!
Mais peut-être que l’expérience d’y aller aura été salutaire. Je ne le saurai jamais. J’ai consommé pas mal de drogue, jeune et je n’ai pas eu envie de revivre les peurs que cela a déclenché. Donc j’ai opté pour la méditation solitaire peuplée de visions « curieuses » parfois « dures » mais jamais effrayantes. Assez souvent le résultat me fit l’effet d’un bain relaxant accompagné d’images finales très apaisantes… Est-ce un résultat ? Je n’en sais rien… Mon boulot d’intervenant en entreprise (sur le fin de cette partie de ma vie) s’en trouvait enrichi… puis la transplantation et patatra, la possibilité méditer est devenue carrément impossible… Ce fut une expérience avortée en fin de compte mais néanmoins fructueuse. Je suis certain que jamais je n’aurais vécu l’avant et l’après transplantation hépatique aussi sereinement. J’entends par là, sans peur… Maintenant, à ma manière qui n’est pas zazen (parce que mes genoux ne supportent plus cette pratique assise même avec un petit tabouret), mon objectif est, maintenant, de prendre en compte ma propre mort et surtout son approche et le passage vers….
A bientôt sv