Nous nous sommes organisés pour optimiser en fonction de ce qui est le plus probable, et donc le plus profitable, sans tenir compte de ce qui est le plus dangereux, qui pourrait nous tuer.
Mais on vit mal dans la crainte, tandis que le désir est promesse de joie. Nous préférons donc parier que tout ira bien, et tant pis pour ceux qui n’ont pas de chance.
C’est aussi ce que pensent les pauvres. Ils prennent ce qu’on leur laisse. Il est rationnel pour eux de vivre et planter sur les flancs du volcan parce que la terre y est meilleure qu’ailleurs mais, à la catastrophe, on s’étonne : qu’allaient-ils donc faire là ?
Mais n’est-il pas évident que, manque de masques, manque de lits, manque d’hôpitaux, manque de recherche, nous pensons comme eux ?
Que sommes-nous donc allés faire dans cet avenir insupportable ?
S’envoler, c’était le rêve d’Icare mais, sans parachute, c’était déraisonnable.
Or l’homme ne fait rien d’important sans coopération et ne saurait coopérer intelligemment sans réciprocité.
Quand il s’agit de faire plus, on parle d’esprit d’entreprise.
Quand il s’agit de parer aux risques, on parle de solidarité.
Réimaginer, repenser, redessiner nos solidarités, favoriser toutes celles qui s’amorcent, telles sont les priorités que nous enseigne le Ͼonfinement.