Reprendre confiance…

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Avec ces guerres partout, l’on est tenté de prendre parti, c’est vrai mais, si vous « condamnez » l’un ou l’autre, je vous demande : quel est votre projet ?
S’il est de l’ordre d’un « vivre ensemble », la guerre, la violence, la peur et la rage, l’indignation même sont hors-sujet.

Me direz-vous alors que vous êtes pour la non-violence ?
Soit, mais la non-violence est une arme, pas un projet.

Oui, une « arme », parce que l’opposition non-violente cible les contradictions du pouvoir pour mettre son rôle en évidence dans les désordres du moment.
Dans l’arsenal de la communication de combat, la non-violence a sa place, avec la propagande, les fausses nouvelles, la vaine affirmation de droits auxquels personne ne croit, les négociations piégées, les opérations sous fausse bannière, les postures moralisantes et même le terrorisme qui, médiatiquement, lui fait pendant.

Si le « vivre ensemble » est votre projet, pour vous, pour les vôtres et pour tous ceux qui veulent s’y associer, ne vous laisser pas distraire par les obstacles et les tentations : cela vous mènerait à l’échec.

Qui conduit vite sur une route de montagne fixe les yeux sur la route, pas sur le ravin.
Celle du « vivre ensemble » est escarpée…

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Ukraine. Doit-on confier à Bing ChatGPT la mission de retour à la paix ?

« Ce n’est pas très sérieux » , direz-vous, mais voyez ce qu’il propose…

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La réponse de Bing ChatGPT

[…] La confiance est en effet un élément essentiel pour la paix et la coopération en Europe. Or, les déclarations récentes de François Hollande et Angela Merkel, qui ont avoué avoir signé les accords de Minsk II sans intention de les respecter, ont porté un coup dur à la confiance entre les parties impliquées dans le conflit du Donbass.
Comment la rétablir ?
Voici quelques pistes de réflexion :

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Oppenheimer, Barbie et les industries culturelles

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Comme le note Anne Guerry (Figaro), le scénario de Barbie « coche toutes les cases ».
C’est également le cas de l’Oppenheimer [1] de Christopher Nolan.

[1] À ceux qui s’intéressent à l’homme – outre les lectures qui en cette saison ne manquent pas, on doit recommander ce bref entretien qu’il a donné en 1958 à Pierre Desgraupes (en français), ainsi que les compléments apportés par Louis Leprince-Ringuet dont l’amitié lui avait valu d’être décoré de la Légion d’honneur.
À cette époque, Robert Oppenheimer est politiquement et scientifiquement marginalisé. Il médite sur la « science » en général et la « science atomique » en particulier, sans pour autant désavouer ce que, avec tant d’autres, il a fait…

[2] Pour un pays réellement pacifique, comme la France prétend l’être, c’est un « parapluie » mais, pour des pays au bord de la paranoïa (la liste comporte tous les détenteurs de « la bombe », dont la France) parce que, à tort ou à raison, ils se pensent en danger, c’est un « alibi » : « la raison d’État », confortée par le jeu des équilibres diplomatiques, les autorise à mobiliser et mettre en œuvre tous les autres moyens, des plus déloyaux aux plus inhumains.

C’est là que, faisant le parallèle avec le scénario de Barbie, j’ai pensé (d’autres films avant m’avaient fait cet effet) que, lui aussi, « cochait toutes les cases » : il ne prend pas parti pour une thèse, il les présente toutes.

Neutraliser tout risque de rejet en cochant toutes les cases

J’ai assez débattu de films pour savoir d’avance l’effet de telles stratégies narratives…

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Barbie (suite et fin) : démontons les enjeux

Hier, j’ai dit l’intérêt que j’ai pris à cette rétrospective humoristique sur l’un des mythes qui ont hanté ma génération, celle des baby-boomers, et les plaisirs donnés par ce mélodrame pour adultes.

Le pacte narratif

L’article ci-après opère à contresens. Au lieu de se laisser emporter par un spectacle grand public, il en démonte l’évident édifice de clichés.

La Barbie qu’a vue la rédaction d’« Écran Large » se prend les pieds dans les incohérences de l’univers imaginaire où on la plante et les ellipses arbitraires d’un scénario trop calculé.

  • Le monde réel auquel, avec crainte, elle aspire, n’est encore que sourires et plaisanteries, riche de satisfactions instantanées (sauf quelques tâtonnements et deux courses poursuites), sans vrais soucis d’argent ni conflits sexuels.
  • Mattel, qui vend tout cela, est une grosse affaire gérée par de grands enfants capitalistes, maladroits et malins, gentiment ridicules, profitables et profiteurs mais sympas.
  • Quant aux Barbies d’aujourd’hui, elles auront les carrières qu’elles voudront, pourvu qu’elles s’entendent avec les Kens du temps présent.
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Barbie (le film), avant – après

Avant

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Mon épouse voulait voir « Barbie ».
J’ai accepté : cela me changerait des idées de grande politique, sombres et critiques, sur lesquelles je tourne en permanence. Pour me débarrasser plus vite de cette « petite connerie », nous irons ce matin à la première séance.

Depuis, j’ai réalisé que ce film peut m’intéresser : Barbie est la « fille idéale », celle à laquelle toutes les filles veulent ressembler ou qu’elles aimeraient avoir comme amie intime. On est donc au cœur des mimétismes médiatisés qui, à l’étape suivante (la nôtre) donneront Paris Hilton, Kim Kardashian et les influenceurs.

Je suis curieux enfin de voir ce qu’il advient de Barbie quand elle se confronte au monde réel, problème déjà rencontré par Jim Carrey dans « The Truman Show », et ce qu’il en sera de ses copines homonymes.

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Ignorants de notre propre nature

Le New York Times vient de mettre en ligne l’article suivant. Il est nourri, intelligent, documenté à lire attentivement par toute personne intéressée par les processus de production des énoncés collectifs (ce que les naïfs et partisans appellent des « vérités »).

Wikipedia’s Moment of Truth

Pour les gens pressés, ou strictement francophones (car l’article est long), voici en français (pour l’instant) les conclusions que j’en tire.
Elles vont au delà de l’article lui-même.

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Vilnius 2023 NATO Summit & France’s 14th of July

Macron’s France has placed itself under the aegis of the United States in order to preserve its national niche as the third largest arms dealer (11% of the world market) behind the USA (40%) and Russia (16%).

This subjugation may seem validated by the contract signed with Narendra Modi’s India: 26 Rafales Marine (Dassault Aviation) and 3 Scorpène submarines (Naval Group), but it’s no more than a consolation prize after the termination (decided by Washington and London) in September 2021 of the contract with Australia (12 submarines).

The Americans won’t take offence at this modest compensation, because by so doing France’s share is encroaching on Russia’s and, at the same time, this vain country becomes more attached to NATO.

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Chine – USA, que faire pour réduire les risques ?

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Ray Dalio le dit dans une analyse doublement exemplaire :
– ayant collecté les données nécessaires pour comprendre la logique de chacune des parties (et quelques autres), il nous les livre sur un plateau ;
– négociateur très expérimenté, il a des idées claires et réalistes sur la voie à suivre pour dépasser les conflits inutiles .

Un tel travail se trouve au cœur des préoccupations de ce blog.
Je le relaie donc ici avec d’autant plus d’enthousiasme qu’il traite de l’un des enjeux stratégiques de la décennie en cours et de celles qui suivront.

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Voici les propositions sur lesquelles il conclut, traduites et adaptées pour les francophones…
Mutadis mutandis, elles valent pour tous les projets orientés vers un mieux vivre ensemble .

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Le matériau humaniste

La personne humaniste

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Sceptique en matière de religion, l’humaniste est une personne de bonne compagnie, enjouée face aux vicissitudes de l’existence et de la politique.

Attachée aux savoirs éprouvés, elle vit en sage et se tient à distance des modes et passions du moment.

Elle a pour principe de s’y adapter sans les combattre.

Force d’inertie, elle ne leur résiste qu’à la manière d’un contrepoids.

Le parti humaniste

La fraction humaniste de la population joue donc en politique le rôle d’un stabilisateur.
Sa fonction naturelle est d’administrer, d’enseigner, de commenter, ce dont elle ne se prive pas : quand les circonstances s’y prêtent, elle aspire à conseiller.

Les tenants du changement la perçoivent comme rétrograde ou conservatrice.
Il est vrai qu’au lieu de bondir sur l’événement, elle veut d’abord l’observer pour mieux s’y adapter.

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Pourquoi Macron m’inquiète

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Toujours mal-élu, donc insécure, Macron continue de m’inquiéter.
Pour trois raisons :
– hier, il recourut à la rhétorique de « guerre » pour faire absoudre ses errements sur le COVID ;
– aujourd’hui, il a conflictualisé la politique intérieure en agitant le chiffon rouge des retraites ;
– et à l’extérieur, sa servilité à l’égard des États-Unis ne peut au mieux servir qu’une ambition personnelle européenne.

Le vrai sujet du moment pour les Français est le risque ukrainien.

Les peuples ne veulent pas la guerre.
Pour les y conduire ou la leur faire admettre, il faut invoquer des raisons avouables à l’opinion.
« Avouables » ?
Telles que chaque chef de famille puisse se projeter sur les dirigeants et déclarer que, lui aussi, dans une situation similaire, il défendrait ce qui doit l’être.

Le calcul politique se travestit ainsi en arguments décalqués de la morale privée or…

La sécurité est toujours au premier plan du calcul politique.

C’est donc le levier du pouvoir.

On peut en jouer de deux façons…

Dans la première, la plus directe, on se sert de la menace extérieure (quitte à la provoquer) pour faire taire les divisions internes et se maintenir au pouvoir. Cf. la politique de Bismarck après Sadowa.

Dans la seconde, qui est compatible avec le comportement observable d’Emmanuel Macron, on fait jouer l’alternative dans l’autre sens.
On orchestre le bruit des divisions internes…
En France aujourd’hui, la maladresse et le machiavélisme se combinent pour faire des retraites un sujet de conflit entre le pouvoir et la rue.
Cela détourne l’attention des préparatifs d’une guerre choisie dont on parie qu’elle mettra les dirigeants actuels du « bon côté » de l’Empire.

Voilà pourquoi Macron m’inquiète.

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Pour Julian Assange et pour nous…

À Viktor Dedaj

Nous nous sommes rencontrés au « Lieu-Dit » pour la réunion du « Comité de soutien Assange ».

Comme je vous l’ai dit, je vous lis régulièrement, en plein accord de fond sur les positions que vous prenez et avec gratitude pour le travail considérable que vous abattez.
J’ai été heureux de vous voir et vous entendre, ainsi que les autres membres de la table ronde, que je suivrai désormais, particulièrement Laurent Dauré et Meriem Laribi.

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Merci donc à vous tous.

Puissance historique de l’après Assange 

Quant à la question que j’ai posée hier sur « l’après Assange », la réponse de fond à laquelle je parviens est : « Porter le flambeau ».

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À l’Ouest déjà, on prépare la partition de l’Ukraine

L’Ukraine est ruinée mais sa partition n’était jusque-là qu’un scénario plausible. Or la situation a changé. Cette évidence règle désormais le comportement de toutes les parties concernées.

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Il est trop tôt pour qu’elles en conviennent : elles peuvent encore gagner ou/et perdre quelque chose dans les négociations à venir. Ce sera l’enjeu des prochains combats et des postures qu’on médiatisera pour l’histoire.
Des enjeux , car ils sont nombreux : les armes, l’énergie, le réseau fluvial, l’accès à la mer Noire, les droits des populations et des églises…

Quoi qu’il en soit…

L’examen des pertes de chaque côté [1], la nature et le calendrier d’envoi d’armes à Kiev, annoncent clairement le résultat de la première phase de la guerre ukrainienne : la partition de ce qu’hier on appelait l’Ukraine.

[1] Voyez ici le « Bilan des pertes de guerre Russie / OTAN en Ukraine » réalisé par le général Dominique Delawarde…

Les prétendus « alliés » de l’OTAN en ont pris leur parti : les aides qu’ils promettent aujourd’hui ne visent pas « la victoire » invoquée (la récupération par Kiev des territoires déjà perdus ou toujours revendiqués par la Fédération de Russie) mais seulement la survie d’une « Ukraine de l’Ouest » dont Kiev serait, nominalement au moins, la capitale, face à une extension durable de la partie russe à l’Est et au Sud.

On connaît ce schéma

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Ce que joue Macron au-delà des retraites

Il y a ce que l’on sait,
ce que l’on dit pour provoquer des réactions
et ce que l’on pense au-delà de l’instant.

Sur ce que l’on sait et sur les absurdités des débats en cours au ras de l’hémicycle et des pavés, voyez l’excellente et très démonstrative analyse d’Éric Juillot pour Elucid.

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Cet article vaut d’être lu attentivement, mais je vous en livre tout de suite la conclusion :
« Au sein de l’UE, la crédibilité d’un dirigeant dépend de son aptitude à infliger à son pays des régressions sociales d’ampleur, sous la surveillance tatillonne de la Commission européenne. À ce « Meilleur des Mondes » néolibéral, il faut espérer qu’une mobilisation populaire massive pourra faire obstacle. »

Souvenez-vous de Macron 2019

Mettons cette conclusion en regard avec ce qu’Emmanuel Macron déclarait sur les retraites dans sa conférence de presse du 25 avril 2019 (entre 2:45 et 4:26 dans le présent extrait)

L’ayant écouté, lisons la transcription…

« Est-ce qu’il faut reculer l’âge légal (de départ à la retraite) qui est aujourd’hui à 62 ans ? Je ne crois pas.

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Lettre ouverte à Macron

Le petit ne doit pas rivaliser avec les grands,

le mieux pour le président est d’avouer que la France est petite,

et que, modeste, elle renonce à faire quoi que ce soit dans la crise ukrainienne,

d’où sa neutralité en même temps que son ouverture,

car elle parle à tous et ne veut rien pour elle,

ce qui lui est d’autant plus aisé que, pour sa sécurité,

elle compte bien davantage sur son pouvoir d’attraction

que sur les efforts qu’elle pourrait faire pour contraindre qui que ce soit,

particulièrement les plus grands et les plus enragés.

Elle sait qu’ainsi, en se tenant à l’écart, elle adopte une voie de sagesse,

attrayante pour son peuple :

en investissant sur elle-même plutôt qu’en dépensant à perte pour des armes qui ne lui servent à rien,

elle contribue au bonheur de la population et à l’efficacité de la nation

en même temps qu’à la qualité de ses infrastructures et aux capacités d’accueil de son territoire,

tout en rendant les Français eux-mêmes plus modestes, plus utiles et paisibles, plus attrayants sans la réputation de morgue capricieuse qu’ils se sont faite par le passé.

As a pacifist surrounded by bloodthirsty sheep

As a pacifist surrounded by bloodthirsty sheep, I am perceived as a black sheep: a traitor to the perpetual crusade against eternal evil.

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Traitor, indeed, I am…

I state that, politically, we are no more enlightened than were the medieval physicians. The remedies we use are ineffective, and when we obtain results, it is because they aggravate the disease.

We should stop there, but since we observe a change, we persist: we have to maintain the doctrine, one bloodletting is not enough, we have to do more.
This stops with the death of the patient, of course unwanted by the doctors . The cause therefore comes from elsewhere, no doubt from the faults of the deceased, sanctioned by the judgement of God.

Is this caricature of our political systems relevant?

I think so.
It leads me to question the tools (institutions and ideas) we have at our disposal.
We have already experienced similar situations of great uncertainty.

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Beyond warmongering dichotomies

The attached article The Enemy Paradox by Scott Remer summarises the perverse effects of the dichotomy between friends and enemies .
It has the great quality of listing and clearly stating the reasons why, globally, we are at an impasse.
Unfortunately the author stops at the door of the only solution he envisages: the establishment of a world government.

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However, it is impractical, for two reasons…

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Suivre le sens au-delà des mots

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Les désordres interrogent : comment les surmonter ?
C’est d’aujourd’hui, c’est de toujours…

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En Chine, à la fin de l’âge axial (V° – III° siècles av. E.C.), les philosophes des Royaumes Combattants se posaient la même question :
comment s’y prendre pour ordonner le monde ?
Chacun chercha dans ce qu’il connaissait.

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Pour Confucius, la solution se trouvait dans le comportement des hommes de bien : vivant ensemble, leur « ren » les conduit au bien commun par le souci qu’ils ont les uns et les autres.
On admira l’argument, tout en observant qu’il avait peu d’effet sur les gens du commun.

Mozi (maître Mo) venait, lui, d’un milieu plus modeste.
Il porta donc ses espoirs sur l’homme « capable », celui qui se conforme rationnellement ce qui est utile à l’intérêt général.
Il allait de soi qu’on sanctionnerait rigoureusement les déviants, mais l’idée était difficilement applicable aux grands dignitaires !

Les Légistes indiquaient pour leur part une troisième voie, celle d’un État fort, assez organisé pour promulguer des lois égales pour tous.
L’unité qui en résulte pour l’Empire lui permet de prévaloir sur les risques de rébellion et de guerre.

Les Taoïstes désavouaient la naïveté philosophique de tels raisonnements.
Ceux qui les tenaient (ou les tiennent encore aujourd’hui) ont en commun de croire savoir :
– qui ils sont,
– ce que sont les choses que leurs mots distinguent,
– et la voie suivie par le Tao dont tout dépend.

À ceux qui s’accrochent à l’idée qu’ils se font d’eux-mêmes, Tchouang-tseu propose de méditer sur son « rêve du papillon » …

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Est-ce Tchouang-tseu qui se rêve en papillon,
ou le papillon qui se rêve en Tchouang-tseu ?

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Quant à ceux qui croient que les mots disent la vérité des choses, il leur propose la méditation suivante…

La nasse sert à prendre le poisson ;

quand le poisson est pris, oubliez la nasse.

Le piège sert à capturer le lièvre ;

quand le lièvre est pris, oubliez le piège.

Les mots servent à capter le sens ;

quand le sens est saisi, oubliez les mots.


J’aimerais parler avec une personne

apte à suivre le sens au-delà des mots !

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S’oublier ensemble, comme les poissons dans l’eau, dans le laisser-faire de ceux qui suivent la ligne de moindre résistance.

Trahir la paix ?

La France de Macron est aujourd’hui entraînée vers la guerre par l’Europe et l’OTAN. Avant de faire un pas de plus, regardons en arrière, vers une autre France qui, en 1790, voulait échapper à une nouvelle « guerre des rois ».

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À la suite d’un incident maritime du côté de Vancouver, entre la Grande-Bretagne et l’Espagne, en un temps où la France avait encore des intérêts en Amérique du Nord, Louis XVI se jugeait tenu par le pacte des Bourbons de France et d’Espagne.

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Par solidarité avec l’Espagne, il voulut préventivement renforcer sa marine.
Montmorin, son ministre, demanda donc à l’Assemblée constituante de voter un « secours », mais l’Assemblée posa une question préalable : « La nation doit-elle déléguer au roi l’exercice du droit de la paix et de la guerre ? ».

Par vote, elle répondit que la décision lui appartenait « sur proposition du roi » et, pour étayer ce refus d’une « guerre des rois », elle assortit la Constitution d’un alinéa mémorable :
« La Nation française renonce à entreprendre aucune guerre dans la vue de faire des conquêtes, et n’emploiera jamais ses forces contre la liberté d’aucun peuple. »

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