Chine – USA, que faire pour réduire les risques ?

Ray Dalio le dit dans une analyse doublement exemplaire :
– ayant collecté les données nécessaires pour comprendre la logique de chacune des parties (et quelques autres), il nous les livre « sur un plateau » ;
– négociateur très expérimenté, il a des idées claires et réalistes sur la voie à suivre pour « dépasser les conflits inutiles« .

Un tel travail se trouve au cœur des préoccupations de ce blog.
Je le relaie donc ici avec d’autant plus d’enthousiasme qu’il traite de l’un des enjeux stratégiques de la décennie en cours et de celles qui suivront.

Voici les propositions sur lesquelles il conclut, traduites et adaptées pour les francophones…
Mutadis mutandis, elles valent pour tous les projets orientés vers un « mieux vivre ensemble« .

Continuer la lecture de « Chine – USA, que faire pour réduire les risques ? »

Le matériau humaniste

La personne humaniste

Sceptique en matière de religion, l’humaniste est une personne de bonne compagnie, enjouée face aux vicissitudes de l’existence et de la politique.

Attachée aux savoirs éprouvés, elle vit en sage et se tient à distance des modes et passions du moment.

Elle a pour principe de s’y adapter sans les combattre.

Force d’inertie, elle ne leur résiste qu’à la manière d’un contrepoids.

Le parti humaniste

La fraction humaniste de la population joue donc en politique le rôle d’un stabilisateur.
Sa fonction naturelle est d’administrer, d’enseigner, de commenter, ce dont elle ne se prive pas : quand les circonstances s’y prêtent, elle aspire à conseiller.

Les tenants du changement la perçoivent comme rétrograde ou conservatrice.
Il est vrai qu’au lieu de bondir sur l’événement, elle veut d’abord l’observer pour mieux s’y adapter.

Continuer la lecture de « Le matériau humaniste »

Pourquoi Macron m’inquiète

Toujours mal-élu, donc insécure, Macron continue de m’inquiéter.
Pour trois raisons :
– hier, il recourut à la rhétorique de « guerre » pour faire absoudre ses errements sur le COVID ;
– aujourd’hui, il a conflictualisé la politique intérieure en agitant le chiffon rouge des retraites ;
– et à l’extérieur, sa servilité à l’égard des États-Unis ne peut au mieux servir qu’une ambition personnelle européenne.

Le vrai sujet du moment pour les Français est le risque ukrainien.

Les peuples ne veulent pas la guerre.
Pour les y conduire ou la leur faire admettre, il faut invoquer des raisons avouables à l’opinion.
« Avouables » ?
Telles que chaque chef de famille puisse se projeter sur les dirigeants et déclarer que, lui aussi, dans une situation similaire, il défendrait ce qui doit l’être.

Le calcul politique se travestit ainsi en arguments décalqués de la morale privée or…

La sécurité est toujours au premier plan du calcul politique.

C’est donc le levier du pouvoir.

On peut en jouer de deux façons…

Dans la première, la plus directe, on se sert de la menace extérieure (quitte à la provoquer) pour faire taire les divisions internes et se maintenir au pouvoir. Cf. la politique de Bismarck après Sadowa.

Dans la seconde, qui est compatible avec le comportement observable d’Emmanuel Macron, on fait jouer l’alternative dans l’autre sens.
On orchestre le bruit des divisions internes…
En France aujourd’hui, la maladresse et le machiavélisme se combinent pour faire des retraites un sujet de conflit entre le pouvoir et la rue.
Cela détourne l’attention des préparatifs d’une guerre choisie dont on parie qu’elle mettra les dirigeants actuels du « bon côté » de l’Empire.

Voilà pourquoi Macron m’inquiète.

___

Pour Julian Assange et pour nous…

À Viktor Dedaj

Nous nous sommes rencontrés au « Lieu-Dit » pour la réunion du « Comité de soutien Assange ».

Comme je vous l’ai dit, je vous lis régulièrement, en plein accord de fond sur les positions que vous prenez et avec gratitude pour le travail considérable que vous abattez.
J’ai été heureux de vous voir et vous entendre, ainsi que les autres membres de la table ronde, que je suivrai désormais, particulièrement Laurent Dauré et Meriem Laribi.


Merci donc à vous tous.

Puissance historique de l’après Assange 

Quant à la question que j’ai posée hier sur « l’après Assange », la réponse de fond à laquelle je parviens est : « Porter le flambeau ».

Continuer la lecture de « Pour Julian Assange et pour nous… »

À l’Ouest déjà, on prépare la partition de l’Ukraine

L’Ukraine est ruinée mais sa partition n’était jusque-là qu’un scénario plausible. Or la situation a changé. Cette évidence règle désormais le comportement de toutes les parties concernées.

Il est trop tôt pour qu’elles en conviennent : elles peuvent encore gagner ou/et perdre quelque chose dans les négociations à venir. Ce sera l’enjeu des prochains combats et des postures qu’on médiatisera pour l’histoire.
« Des enjeux« , car ils sont nombreux : les armes, l’énergie, le réseau fluvial, l’accès à la mer Noire, les droits des populations et des églises…

Quoi qu’il en soit…

L’examen des pertes de chaque côté [1], la nature et le calendrier d’envoi d’armes à Kiev, annoncent clairement le résultat de la première phase de la guerre ukrainienne : la partition de ce qu’hier on appelait l’Ukraine.

[1] Voyez ici le « Bilan des pertes de guerre Russie / OTAN en Ukraine » réalisé par le général Dominique Delawarde…

Les prétendus « alliés » de l’OTAN en ont pris leur parti : les aides qu’ils promettent aujourd’hui ne visent pas « la victoire » invoquée (la récupération par Kiev des territoires déjà perdus ou toujours revendiqués par la Fédération de Russie) mais seulement la survie d’une « Ukraine de l’Ouest » dont Kiev serait, nominalement au moins, la capitale, face à une extension durable de la partie russe à l’Est et au Sud.

On connaît ce schéma

Continuer la lecture de « À l’Ouest déjà, on prépare la partition de l’Ukraine »

Ce que joue Macron au-delà des retraites

Il y a ce que l’on sait,
ce que l’on dit pour provoquer des réactions
et ce que l’on pense au-delà de l’instant.

Sur ce que l’on sait et sur les absurdités des débats en cours au ras de l’hémicycle et des pavés, voyez l’excellente et très démonstrative analyse d’Éric Juillot pour Elucid.

Cet article vaut d’être lu attentivement, mais je vous en livre tout de suite la conclusion :
« Au sein de l’UE, la crédibilité d’un dirigeant dépend de son aptitude à infliger à son pays des régressions sociales d’ampleur, sous la surveillance tatillonne de la Commission européenne. À ce « Meilleur des Mondes » néolibéral, il faut espérer qu’une mobilisation populaire massive pourra faire obstacle. »

Souvenez-vous de Macron 2019

Mettons cette conclusion en regard avec ce qu’Emmanuel Macron déclarait sur les retraites dans sa conférence de presse du 25 avril 2019 (entre 2:45 et 4:26 dans le présent extrait)

L’ayant écouté, lisons la transcription…

« Est-ce qu’il faut reculer l’âge légal (de départ à la retraite) qui est aujourd’hui à 62 ans ? Je ne crois pas.

Continuer la lecture de « Ce que joue Macron au-delà des retraites »

As a pacifist surrounded by bloodthirsty sheep

As a pacifist surrounded by bloodthirsty sheep, I am perceived as a black sheep: a traitor to the perpetual crusade against eternal evil.

Traitor, indeed, I am…

I state that, politically, we are no more enlightened than were the medieval physicians. The remedies we use are ineffective, and when we obtain results, it is because they aggravate the disease.

We should stop there, but since we observe a change, we persist: we have to maintain the doctrine, one bloodletting is not enough, we have to do more.
This stops with the death of the patient, of course unwanted by the « doctors ». The cause therefore comes from elsewhere, no doubt from the faults of the deceased, sanctioned by the judgement of God.

Is this caricature of our political systems relevant?

I think so.
It leads me to question the tools (institutions and ideas) we have at our disposal.
We have already experienced similar situations of great uncertainty.

Continuer la lecture de « As a pacifist surrounded by bloodthirsty sheep »

Beyond warmongering dichotomies

The attached article « The Enemy Paradox » by Scott Remer summarises the perverse effects of the dichotomy between « friends » and « enemies ».
It has the great quality of listing and clearly stating the reasons why, globally, we are at an impasse.
Unfortunately the author stops at the door of the only solution he envisages: the establishment of a world government.

However, it is impractical, for two reasons…

Continuer la lecture de « Beyond warmongering dichotomies »

Trahir la paix ?

La France de Macron est aujourd’hui entraînée vers la guerre par l’Europe et l’OTAN. Avant de faire un pas de plus, regardons en arrière, vers une autre France qui, en 1790, voulait échapper à une nouvelle « guerre des rois ».

À la suite d’un incident maritime du côté de Vancouver, entre la Grande-Bretagne et l’Espagne, en un temps où la France avait encore des intérêts en Amérique du Nord, Louis XVI se jugeait tenu par le pacte des Bourbons de France et d’Espagne.

Par solidarité avec l’Espagne, il voulut préventivement renforcer sa marine.
Montmorin, son ministre, demanda donc à l’Assemblée constituante de voter un « secours », mais l’Assemblée posa une question préalable : « La nation doit-elle déléguer au roi l’exercice du droit de la paix et de la guerre ? ».

Par vote, elle répondit que la décision lui appartenait « sur proposition du roi » et, pour étayer ce refus d’une « guerre des rois », elle assortit la Constitution d’un alinéa mémorable :
« La Nation française renonce à entreprendre aucune guerre dans la vue de faire des conquêtes, et n’emploiera jamais ses forces contre la liberté d’aucun peuple. »

Continuer la lecture de « Trahir la paix ? »

Objection de conscience, un droit européen ?

Pas partout !

Voici, au 27 mai 2021, les pays qui s’y opposent…

Quant à ceux qui déclarent respecter ce droit, le font-ils pleinement et sans hypocrisie ?

J’ai des doutes.

Ce n’est là qu’une des contradictions de nos prétentions à la paix.

For the climate, let time be our ally

For quite a while, I neglected climate issues. They remained in the background of my concerns. So I was only sympathetically curious about Vandana Shiva. The wave of criticism poured on her following the battles she led easily dissuaded me from examining further the positions she took.

I was wrong…

Only now have I read the report « Gates Ag One: The Recolonisation Of Agriculture » (February 2020) which she authored at Navdanya International.

I was dazzled by her argument against « Gates Ag One«  (« The Bill & Melinda Gates Agricultural Innovations LLC« ), the agricultural arm of the Gates Foundation.

It is very clear, well researched, well thought out and politically significant.

Political ecology is at the heart of the changes that need to be made in our ways of thinking and acting. For those who are still wondering, I urge you to read this important « manifesto« .

Here are some key ideas…

Continuer la lecture de « For the climate, let time be our ally »

Disciples des vérités révélées par l’image

Le bel article de Michel Lussault ci-après (voir au bas de cette page) me rappelle, qu’avec toute ma génération, je suis le disciple des vérités révélées par l’image et, dans ma pensée, particulièrement de celles qui furent révélées par l’exploration spatiale.

Je me souviens encore du choc donné par les premiers « selfies » de l’humanité, ceux que la NASA nous a donné aux environs de 1968.

J’avais 22 ans…

De jour, j’allais dans les rues et j’étais (on me le disait depuis l’enfance) « dans la Lune« .
Le soir jusqu’à fort avant dans la nuit (c’était un temps où Dutronc chantait « Il est cinq heures, Paris s’éveille« ), quand la ville dormait, je digérais mes émotions en composant des collages comme ceux-ci…

J’ai du premier (ci-après) une mémoire vive…

Pierre Nicolas. Collage réalisé en 1968 (reconstitution)

Je revins deux ans plus tard sur le même étonnement « lunaire » (quel jeu avais-je tiré ?) pour y mettre en panoptique mon témoignage sur l’époque et mes préoccupations du moment…

Continuer la lecture de « Disciples des vérités révélées par l’image »

The world energy war in Ukraine

At war, on the ground…

… in the distance, you can guess who you are aiming at and, up close, you see your co-defenders, but to tell the truth, winning or losing? You can’t say from the ground.
By satellite during the day, you just see grey and smoke, but at night, black and fire appear within the shining frantic permutations of a long snake of fire.

When you talk about good guys and bad guys, you are just keeping score. It does not help, and deducing trajectories from local points is pure nonsense. There are no more good maps, but then…

In Ukraine, who is fighting whom and why?

Continuer la lecture de « The world energy war in Ukraine »

La dette, trace dénaturée des réciprocités intimes

Depuis l’Antiquité, nous devrions savoir que la notion de « dette », comme tant d’autres, est caduque dès qu’on l’étend au-delà de l’instant et du proche. Pourtant, la tentation est grande de la projeter au-delà des réciprocités immédiates dont elle est une composante essentielle.
Pauvres et personnes éduquées sont bien conscients des perversités d’une telle extension, mais ils résistent « naïvement » à l’idée d’en nier le principe : il faut payer ses dettes.

Pourquoi ce principe est-il « naïf » ?

Parce que nous anticipons l’inconnu en y projetant du connu et que, pour décrypter les ignorances qui nous inquiètent, nous bricolons des hypothèses à partir de l’expérience acquise.
On ne saurait faire autrement mais voici le problème : si elles échouent, nous faisons de notre mieux pour les maintenir au prix de corrections qui en préservent l’essentiel.

Cet « essentiel », quel est-il ?

Continuer la lecture de « La dette, trace dénaturée des réciprocités intimes »

Vœux Macron 2023 : d’inimaginables mensonges

« Qui aurait imaginé à cet instant, que, pensant sortir avec beaucoup de difficultés d’une épidémie planétaire, nous aurions à affronter en quelques semaines, d’inimaginables défis : la guerre revenue sur le sol européen après l’agression russe jetant son dévolu sur l’Ukraine et sa démocratie ; des dizaines,  peut-être des centaines de milliers de morts, des millions de réfugiés, une effroyable crise  énergétique, une crise alimentaire menaçante, l’invocation des pires menaces, y compris nucléaires ? Qui aurait pu prédire la vague d’inflation, ainsi déclenchée ? Ou la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été dans notre pays ? »

Enregistrement des vœux 2023 d’Emmanuel Macron ( de 1’56’’ à 2’34’’)

Source vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=KwxVWvqlsio
Transcription : https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2022/12/31/voeux-2023-aux-francais

Inimaginables mensonges

Ces « inimaginables défis », listés en une minute et demie, sont surtout d’« inimaginables mensonges ».

Pourquoi ? Parce qu’ils sont directement contraires à des faits aujourd’hui connus de tous.
Et pourquoi les relever ? Parce qu’ils sont criminels.

Le retour de la guerre sur le sol européen est criminel, cela va de soi, mais était-il inimaginable par les dirigeants et, particulièrement, par le président français ?
Absolument pas !

Continuer la lecture de « Vœux Macron 2023 : d’inimaginables mensonges »

Donne à chacun sa part…

Ballade de Boulat Okoudjava, interprétée par Régina Spektor.

À mes correspondants russophones, quelle que soit la nationalité dont on les affuble aujourd’hui et au nom de laquelle on les combat…

Chers tous,

Pour une fois dans votre langue, je découvre cette complainte de Boulat Okoudjava, que vous connaissez sûrement : elle existe sur Internet depuis au moins sept ans. Elle m’avait déjà été relayée dans le passé, à un moment où je n’avais pas pris le temps de m’y arrêter. [Merci à Pierre Cohen-Bacrie de me l’avoir redécouverte aujourd’hui].

Par la même occasion, je découvre l’existence de ce Boulat Okoudjava dont le douloureux et intelligent parcours me touche, et dont on me dit qu’il fut l’un des inspirateurs de Vladimir Vyssotski, le seul « barde » russe dont je connaisse déjà l’existence par le biais de la belle Marina Vlady.

L’original chanté par Boulat Okoudjava (mort en 1997, il l’avait sans doute enregistré en 1967 dans les studios du Chant du Monde) me prend moins que la version ci-dessus interprétée par Régina Spektor.

J’y entends bien sûr toutes les misères du monde, à commencer par celles de l’ensemble russe, puis soviétique, ensuite « perestroïké » et désormais « poutinisé », soit tout l’Est européen, Ukraine comprise.

Continuer la lecture de « Donne à chacun sa part… »

11 novembre 2022, un jour propice pour déclarer la paix

La guerre d’Ukraine a trop duré.
Ce 11 novembre est un jour propice pour déclarer la paix.
Comprenez-vous que c’est possible ?

Les États-Unis le savent

Le général Mark Milley, leur chef d’état-major, vient de le leur annoncer :
« Il doit y avoir une reconnaissance mutuelle que la victoire militaire n’est probablement pas, au sens propre du terme, réalisable par des moyens militaires. Il faut donc se tourner vers d’autres moyens. Une occasion s’ouvre à la négociation. »

Le pays lui-même est dans une situation similaire : en politique intérieure, les élections de mi-mandat n’ont donné la victoire à personne et, à l’avant-garde du numérique, deux des entreprises extraordinaires de la dernière décennie (Facebook et Twitter) licencient massivement.

Latence aussi pour la Fédération de Russie

qui vient d’abandonner Kherson pour se replier sur la rive orientale du Dniepr en préparation de la guerre d’hiver ou en attente de pourparlers sérieux.

Continuer la lecture de « 11 novembre 2022, un jour propice pour déclarer la paix »

COVID-19, qu’a-t-on fait ? que faire maintenant ?

Le professeur Christian Peronne, spécialiste des pathologies tropicales et des maladies infectieuses émergentes, a donné une conférence ce 19 octobre à Strasbourg à l’invitation de quelques députés européens. Il analyse ce à quoi nous avons assisté depuis près de trois ans à propos du COVID 19.

Convaincu par sa critique (radicale) et ses propositions (de bon sens) en matière de santé publique, je relaie cette vidéo…

https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=It55DbJ-mFk

À ceux qui, comme moi, veulent vraiment réfléchir à ces questions, je recommande l’écoute intégrale (à partir de la 40e minute).

Et pour ceux qui préfèrent commencer par un rapide survol, voici les copies d’écran de sa présentation…

Continuer la lecture de « COVID-19, qu’a-t-on fait ? que faire maintenant ? »

Démanteler les géants

[English below]

Sous le lien suivant, l’estimable Robert Reich montre que, face à des fauteurs de troubles comme Kanye West, Donald Trump et quelques autres, le public ne peut compter…

  • sur les géants médiatiques pour être socialement responsables,
  • pas plus que sur le droit (tranché aux USA par la Cour suprême) qui ne peut traiter ces géants que comme des gestionnaires de flux chargés d’un service public analogue aux autoroutes, donc non responsables de ce que leurs usagers font circuler ou des accidents qu’ils produisent,
  • et pas non plus sur l’appareil politique lui-même (gouvernement et élus) qui, toujours insécure et divisé, dépend de l’argent et des médias.

La boucle est bouclée. Le pouvoir détenu par les géants du numérique est incompatible avec les besoins de la société.
La seule solution est de réactiver les lois anti-trust et de briser ces géants.

Aussi forte qu’elle paraisse, cette argumentation a deux faiblesses…

Continuer la lecture de « Démanteler les géants »

Qui pense ? Le brave vieux « moi », croyez-vous ?

« En ce qui concerne la superstition du logicien, je ne me lasserai pas de souligner un petit fait bref que ces superstitieux répugnent à avouer, à savoir qu’une pensée vient quand elle veut, et non pas quand « je » veux ; c’est donc falsifier les faits que de dire : le sujet « je » est la condition du prédicat « pense ».

Continuer la lecture de « Qui pense ? Le brave vieux « moi », croyez-vous ? »