Le professeur Christian Peronne, spécialiste des pathologies tropicales et des maladies infectieuses émergentes, a donné une conférence ce 19 octobre à Strasbourg à l’invitation de quelques députés européens. Il analyse ce à quoi nous avons assisté depuis près de trois ans à propos du COVID 19.
Convaincu par sa critique (radicale) et ses propositions (de bon sens) en matière de santé publique, je relaie cette vidéo…
Amina Khilaji est une Canadienne française originaire du Maroc ayant fait des études à l’UQAM (Université du Québec à Montréal). Elle s’est portée volontaire comme « employée de renfort » dans un établissement d’accompagnement de fin de vie, ce qu’on appelle au Québec un CHSLD et, en France, un EHPAD. Toutes les jeunes femmes de 28 ans n’ont pas envie de prendre en charge des vieux en fin de parcours mais elle, pour avoir dans son adolescence accompagné sa mère cancéreuse, était sensible à leurs misères.
Son témoignage nous dit ce que l’on vit dans de tels établissements, et comme souvent on y meurt. C’est poignant et rend justice à tous ces soignants, généralement des soignantes et, bien souvent, des immigrées.
En Chine, comme ailleurs dont la France, la majorité de nos populations entre en mode survie, cela change nos cultures. Avec le virus et la déflation, il y a de la dystopie dans l’air.
Création de Henry J. Kaiser (1882-1967, la KFF (Kaiser Family Foundation), dotée en 1948 de la moitié de la fortune du fondateur et réorganisée en 1991, a pour objet les questions de santé. Ses graphiques et tableaux de suivi sont particulièrement maniables. Ceux qui suivent ont été créés avec leur « Coronavirus Tracker« .
Aux États-Unis
La première page de ce site américain met en exergue une courbe effrayante : celle de la croissance du nombre de personnes contaminées (« cases ») aux États-Unis.
3 milliards de personnes Ͼonfinées dans le monde, un traumatisme planétaire, toutes des situations bien différentes et pourtant des intérêts Ͼommuns synchronisés par un événement planétaire, peut-être périodique… Des formations politiques naîtront un peu partout qui mettront au Ͼentre les préoccupations collectives nées du Ͼonfinement. Peut-être se reconnaîtront-elles dans ce symbole oublié mais si parlant, universel même en ces temps de Ͼommunication digitale : on le trouve sur tous nos Ͼlaviers. C’est le sigma lunaire pointé des Grecs, soit dans nos traitements de texte, le Ͼaractère O3FE de l’ Unicode hexadécimal : Ͼ .
Nous nous sommes organisés pour optimiser en fonction de ce qui est le plus probable, et donc le plus profitable, sans tenir compte de ce qui est le plus dangereux, qui pourrait nous tuer. Mais on vit mal dans la crainte, tandis que le désir est promesse de joie. Nous préférons donc parier que tout ira bien, et tant pis pour ceux qui n’ont pas de chance. C’est aussi ce que pensent les pauvres. Ils prennent ce qu’on leur laisse. Il est rationnel pour eux de vivre et planter sur les flancs du volcan parce que la terre y est meilleure qu’ailleurs mais, à la catastrophe, on s’étonne : qu’allaient-ils donc faire là ?
Mais n’est-il pas évident que, manque de masques, manque de lits, manque d’hôpitaux, manque de recherche, nous pensons comme eux ? Que sommes-nous donc allés faire dans cet avenir insupportable ?
S’envoler, c’était le rêve d’Icare mais, sans parachute,
c’était déraisonnable.
Or l’homme ne fait rien d’important sans coopération et ne saurait coopérer intelligemment sans réciprocité. Quand il s’agit de faire plus, on parle d’esprit d’entreprise. Quand il s’agit de parer aux risques, on parle de solidarité.
Réimaginer, repenser, redessiner nos solidarités, favoriser toutes celles qui s’amorcent, telles sont les priorités que nous enseigne le Ͼonfinement.
Pendant le cloisonnement, on a le temps d’y réfléchir. En guise de lecture pour temps d’épidémie, puisque nous disent nos dirigeants « nous sommes en guerre« , méditons la proposition que Marcel Mauss faisait au lendemain d’une vraie guerre, « la Grande » qui aurait dû être la « der des der« …
et si c’était Table Ronde ?
Les sociétés ont progressé dans la mesure où elles-mêmes, leurs sous-groupes et enfin leurs individus, ont su stabiliser leurs rapports, donner, recevoir, et enfin, rendre.
Pour commercer, il fallut d’abord savoir poser les lances. C’est alors qu’on a réussi à échanger les biens et les personnes, non plus seulement de clans à clans, mais de tribus à tribus et de nations à nations et – surtout – d’individus à individus. C’est seulement ensuite que les gens ont su se créer, se satisfaire mutuellement des intérêts, et enfin, les défendre sans avoir à recourir aux armes. C’est ainsi que le clan, la tribu, les peuples ont su – et c’est ainsi que demain, dans notre monde dit civilisé, les classes et les nations et aussi les individus, doivent savoir – s’opposer sans se massacrer et se donner sans se sacrifier les uns aux autres. C’est là un des secrets permanents de leur sagesse et de leur solidarité.