For the climate, let time be our ally

For quite a while, I neglected climate issues. They remained in the background of my concerns. So I was only sympathetically curious about Vandana Shiva. The wave of criticism poured on her following the battles she led easily dissuaded me from examining further the positions she took.

I was wrong…

Only now have I read the report Gates Ag One: The Recolonisation Of Agriculture (February 2020) which she authored at Navdanya International.

I was dazzled by her argument against Gates Ag One ( The Bill & Melinda Gates Agricultural Innovations LLC ), the agricultural arm of the Gates Foundation.

It is very clear, well researched, well thought out and politically significant.

Political ecology is at the heart of the changes that need to be made in our ways of thinking and acting. For those who are still wondering, I urge you to read this important manifesto .

Here are some key ideas…

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Disciples des vérités révélées par l’image

Le bel article de Michel Lussault ci-après (voir au bas de cette page) me rappelle, qu’avec toute ma génération, je suis le disciple des vérités révélées par l’image et, dans ma pensée, particulièrement de celles qui furent révélées par l’exploration spatiale.

Je me souviens encore du choc donné par les premiers « selfies » de l’humanité, ceux que la NASA nous a donné aux environs de 1968.

J’avais 22 ans…

De jour, j’allais dans les rues et j’étais (on me le disait depuis l’enfance) dans la Lune .
Le soir jusqu’à fort avant dans la nuit (c’était un temps où Dutronc chantait Il est cinq heures, Paris s’éveille ), quand la ville dormait, je digérais mes émotions en composant des collages comme ceux-ci…

J’ai du premier (ci-après) une mémoire vive…

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Pierre Nicolas. Collage réalisé en 1968 (reconstitution)

Je revins deux ans plus tard sur le même étonnement lunaire (quel jeu avais-je tiré ?) pour y mettre en panoptique mon témoignage sur l’époque et mes préoccupations du moment…

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The world energy war in Ukraine

At war, on the ground…

… in the distance, you can guess who you are aiming at and, up close, you see your co-defenders, but to tell the truth, winning or losing? You can’t say from the ground.
By satellite during the day, you just see grey and smoke, but at night, black and fire appear within the shining frantic permutations of a long snake of fire.

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When you talk about good guys and bad guys, you are just keeping score. It does not help, and deducing trajectories from local points is pure nonsense. There are no more good maps, but then…

In Ukraine, who is fighting whom and why?

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La dette, trace dénaturée des réciprocités intimes

Depuis l’Antiquité, nous devrions savoir que la notion de « dette », comme tant d’autres, est caduque dès qu’on l’étend au-delà de l’instant et du proche. Pourtant, la tentation est grande de la projeter au-delà des réciprocités immédiates dont elle est une composante essentielle.
Pauvres et personnes éduquées sont bien conscients des perversités d’une telle extension, mais ils résistent « naïvement » à l’idée d’en nier le principe : il faut payer ses dettes.

Pourquoi ce principe est-il « naïf » ?

Parce que nous anticipons l’inconnu en y projetant du connu et que, pour décrypter les ignorances qui nous inquiètent, nous bricolons des hypothèses à partir de l’expérience acquise.
On ne saurait faire autrement mais voici le problème : si elles échouent, nous faisons de notre mieux pour les maintenir au prix de corrections qui en préservent l’essentiel.

Cet « essentiel », quel est-il ?

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Vœux Macron 2023 : d’inimaginables mensonges

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« Qui aurait imaginé à cet instant, que, pensant sortir avec beaucoup de difficultés d’une épidémie planétaire, nous aurions à affronter en quelques semaines, d’inimaginables défis : la guerre revenue sur le sol européen après l’agression russe jetant son dévolu sur l’Ukraine et sa démocratie ; des dizaines,  peut-être des centaines de milliers de morts, des millions de réfugiés, une effroyable crise  énergétique, une crise alimentaire menaçante, l’invocation des pires menaces, y compris nucléaires ? Qui aurait pu prédire la vague d’inflation, ainsi déclenchée ? Ou la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été dans notre pays ? »

Enregistrement des vœux 2023 d’Emmanuel Macron ( de 1’56’’ à 2’34’’)

Source vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=KwxVWvqlsio
Transcription : https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2022/12/31/voeux-2023-aux-francais

Inimaginables mensonges

Ces « inimaginables défis », listés en une minute et demie, sont surtout d’« inimaginables mensonges ».

Pourquoi ? Parce qu’ils sont directement contraires à des faits aujourd’hui connus de tous.
Et pourquoi les relever ? Parce qu’ils sont criminels.

Le retour de la guerre sur le sol européen est criminel, cela va de soi, mais était-il inimaginable par les dirigeants et, particulièrement, par le président français ?
Absolument pas !

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Avatar 2, l’alibi écologique aux hyper-techniques de domination

Avatar 2, la voie de l’eau (le film de James Cameron)

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Le film est techniquement époustouflant : tout y est imaginaire mais semble réel et d’ailleurs en relief, au-delà du vrai de cinéma) et c’est bien raconté (dans la catégorie film d’aventures et d’action).

Je me suis surpris « accroché à mon fauteuil » comme si la suite de la séquence m’importait alors que je n’aimais pas le film.

Dans Avatar 2,  j’ai surtout vu un film de guerre qui cible les adolescents, les vrais qui vont au cinéma en bande (avec les filles) et les attardés (qui jouent les gros bras, à la caserne ou dans la rue).

La communication du film met en avant l’écologie et l’interdépendance entre toutes les formes de vie. C’est un mensonge.

Si étonnantes et (sur)suréalistes que soient les images de paysages flottants et de slaloms amphibies — vite convenues comme ont pu l’être autrefois les girafes en feu, les femmes à tiroirs et les tigres volants de Salvador Dali — ce qui frappe est ailleurs : ce sont les armes et l’hyper technique, l’écrasante avancée d’énormes blindés sur terre, sous l’eau et dans les airs, la prolifération des véhicules et les explosions un peu partout.

Peurs fascinantes et plaisir de faire peur, puissance des machines, ivresse de la vitesse, des chocs et des flashs, Avatar poétise la guerre. À travers la brume, les feuillages, les coraux, au bord des vides et à la veille d’ascensions radicales, on s’envole l’arme au poing, mais c’est une arme à répétition comme en rêvent les solitaires malaimés, les tueurs de collège, les proud-boys du Grand Ouest et les néonazis du Grand Est.

On chante ici l’épopée du massacre, l’innocent massacre de l’autre espèce, et cette ignominie est toujours couverte par le même alibi : la protection de la famille et du clan, le courage de résister, le sacrifice pour autrui et, face à la traîtrise, l’obstination impitoyable.

De tels appels au meurtre ne devraient pas avoir droit de cité mais la ruse qui permet de contourner l’indignation, on la connaît depuis longtemps (les croisades, les guerres aristocratiques, les westerns et même les grandes guerres) :

  • chez nous, on suit les ordres et on se débrouille pour faire son devoir malgré tout ;
  • et, chez eux, c’est-à-dire chez ceux qu’en général on écrabouille comme des punaises, on distingue de nobles ennemis.

S’ils font la guerre, c’est qu’ils y sont forcés. Alors nous, forcément, on réplique.

Le respect proclamé pour l’ennemi d’en face sert à dissimuler que notre guerre, elle, a toujours été une guerre de choix, et elle le restera jusqu’au bout, jusqu’à ce qu’on ait écrasé la vermine !

Peu importent les intentions de James Cameron, la sensibilité d’humaniste et d’écologiste qu’il peut avoir à titre personnel, dans ce film et (tout le donne à penser) dans ceux qui vont suivre, deux motivations surdéterminent son œuvre : la volonté d’épater (pour laquelle il faut beaucoup d’argent et d’ingéniosité) et la volonté de faire de l’audience (à la mesure de l’énorme investissement de départ).

Le cœur de cible étant fourni par les moins de 20 ans technophiles, on a mit le paquet sur les armes. Le reste (les montures rapides, les véhicules toujours à portée de main, les messages sur la famille, le père protecteur, la mère aimante, les adolescents désobéissants mais finalement compris dans leurs élans désordonnés, la philosophie attrape-tout du grand tout aquatique), ce reste proliférant n’est là que pour « noyer le poisson » : la critique parentale, les ligues de vertu et les filles bien-pensantes de la bande.

C’est donc une affaire entendue, on ira, ils iront tous et ce sera bientôt la plus grande série du cinéma, en tout cas pour le nombre de spectateurs.

Plus grande que la dernière ? Sans doute. Comment s’appelait-elle déjà ? La guerre des étoiles !

En effet. Une autre histoire de guerre, y’a que ça qui marche.

C’est l’époque qui veut ça……

Donne à chacun sa part…

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Ballade de Boulat Okoudjava, interprétée par Régina Spektor.

À mes correspondants russophones, quelle que soit la nationalité dont on les affuble aujourd’hui et au nom de laquelle on les combat…

Chers tous,

Pour une fois dans votre langue, je découvre cette complainte de Boulat Okoudjava, que vous connaissez sûrement : elle existe sur Internet depuis au moins sept ans. Elle m’avait déjà été relayée dans le passé, à un moment où je n’avais pas pris le temps de m’y arrêter. [Merci à Pierre Cohen-Bacrie de me l’avoir redécouverte aujourd’hui].

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Par la même occasion, je découvre l’existence de ce Boulat Okoudjava dont le douloureux et intelligent parcours me touche, et dont on me dit qu’il fut l’un des inspirateurs de Vladimir Vyssotski, le seul « barde » russe dont je connaisse déjà l’existence par le biais de la belle Marina Vlady.

L’original chanté par Boulat Okoudjava (mort en 1997, il l’avait sans doute enregistré en 1967 dans les studios du Chant du Monde) me prend moins que la version ci-dessus interprétée par Régina Spektor.

J’y entends bien sûr toutes les misères du monde, à commencer par celles de l’ensemble russe, puis soviétique, ensuite « perestroïké » et désormais « poutinisé », soit tout l’Est européen, Ukraine comprise.

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Cheminer vers un nouvel ordre international

Les violences déchaînées dans le conflit ukrainien dépassent les commentateurs. À chaque incompréhension (aggravées par la propagande et la censure, elles sont nombreuses), ils se replient en faisant la morale dans un sens ou dans l’autre. Au lieu de répondre à la situation, ils invoquent « leurs » valeurs et principes — ceux qui, dans le passé, leur ont servi — sans pour autant mesurer les effets qu’ils auraient si, dans cette circonstance, on en faisait des absolus.

L’approche par le droit est plus nuancée. Des principes qu’ils imaginent consensuels, les juristes s’efforcent de tirer des conséquences viables et de les rendre plus largement applicables.

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Alfred de Zayas est l’un d’eux. Haut fonctionnaire des Nations unies, il y a été le Secrétaire du Comité des droits de l’Homme de 1981 à 2003. À sa retraite, il est devenu professeur de droit international et d’histoire dans diverses universités et, entre 2012 à 2018, les Nations unies lui ont confié une mission d’expert pour la promotion d’un ordre international démocratique et équitable.

Dans l’entretien suivant, il analyse en juriste la crise d’Ukraine (et quelques autres conflits internationaux), en partant des conditions d’une paix durable entre les peuples telles qu’elles ont été formulées dans la Charte des Nations unies. Cela lui inspire une salutaire remise en ordre des responsabilités mais, comme il l’avoue, aucun des principes qu’il évoque n’est absolu.
La mise en œuvre des droits qu’on en déduit est donc nécessairement négociée.

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Dépassons maintenant le champ de cet entretien…

En fonction de quoi va-t-on négocier ? Des rapports de force !

Nous revoici face à la tentation de la violence, celle que le droit essaie de contenir. L’espace où il se déploie est celui que consentent les puissants, ceux qui ont, gardent ou acquièrent les moyens de s’imposer par la force quand ils le veulent et comme ils le veulent. La violence du monde est en eux, structurelle mais, sauf en temps de crise, cachée. Cette ressource, ils veulent en avoir le monopole, comme « ultima ratio » comme disent les juristes, indices clairs que la rationalité du droit est fondée sur la violence et ne peut s’en libérer.

Mais pourquoi dès lors ceux qui peuvent en user s’en retiennent-ils pour faire place au droit tout en sachant fort bien qu’un jour ou l’autre, il entravera leurs désirs ?

La réponse est d’ordre économique : le rapport qualité-prix de la violence est moindre que celui du consentement conditionné.

Le grand art de la domination est d’attribuer la contrainte aux circonstances.

Quand les dominés la tiennent pour naturelle, ils se voient libres et font de leur mieux pour la dépasser. Si au contraire ils l’attribuent aux dominants, ils se rebellent, sabotent ou fuient.

Les dominants le savent.

Leurs tâtonnements politiques se résument donc à la recherche d’un équilibre, nécessairement mouvant, entre la violence arbitraire dont il se gardent les moyens et le développement de formes de biens réglées par le droit dans l’espace qu’ils concèdent aux libertés.

En Europe après la Deuxième guerre mondiale, la Guerre froide a calmé le jeu des rapports de force même si, partout ailleurs dans le monde, il opérait sauvagement.

25 ans après, de 1989 (chute du mur de Berlin) à 2014 (renversement à Kiev du président Ianoukovitch), en passant par le démantèlement de la Yougoslavie, la sauvagerie s’est installée au cœur même de l’Europe.

La constante avancée des États-Unis et de l’OTAN a ici un rôle désastreux.

Les États-Unis ont-ils complètement oublié les principes fondateurs de leur constitution : structure fédérale avec séparation, équilibre et collaboration des pouvoirs ?

Depuis 1787, on a cessé de les contourner. En politique intérieure, le spectacle est lamentable avec, en politique étrangère, des effets désastreux.

Ces principes étaient sains pourtant et ils pourraient être sont généralisables à l’ordre international.

Si les États-Unis s’en souvenaient, ce serait une réponse vraiment « américaine » aux propositions « alternative » de rénovation des institutions internationales : la russe d’ordre « multipolaire », l’idée de « multilatéralisme » portée par les BRICS et la nécessité d’y inclure le club politique des pays nouvellement émergents.

11 novembre 2022, un jour propice pour déclarer la paix

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La guerre d’Ukraine a trop duré.
Ce 11 novembre est un jour propice pour déclarer la paix.
Comprenez-vous que c’est possible ?

Les États-Unis le savent

Le général Mark Milley, leur chef d’état-major, vient de le leur annoncer :
« Il doit y avoir une reconnaissance mutuelle que la victoire militaire n’est probablement pas, au sens propre du terme, réalisable par des moyens militaires. Il faut donc se tourner vers d’autres moyens. Une occasion s’ouvre à la négociation. »

Le pays lui-même est dans une situation similaire : en politique intérieure, les élections de mi-mandat n’ont donné la victoire à personne et, à l’avant-garde du numérique, deux des entreprises extraordinaires de la dernière décennie (Facebook et Twitter) licencient massivement.

Latence aussi pour la Fédération de Russie

qui vient d’abandonner Kherson pour se replier sur la rive orientale du Dniepr en préparation de la guerre d’hiver ou en attente de pourparlers sérieux.

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Koulbak et les arts de la révélation

Avec Mandelstam, Victor Koulbak affirme qu’il n’a « jamais été le contemporain de personne ».

Mais alors, de quel temps est-il ?

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Les Anciens vivaient dans un monde sans photos où les représentations étaient rares : quelques images, quelques statues, des mosaïques, des reliefs, des frises. La rencontre qu’on avait avec elles était exceptionnelle et ritualisée. Miraculeuse, elle découvrait ce que l’on n’avait jamais vu mais qu’on reconnaissait comme le premier portrait d’une personne aimée, révélation parce qu’ouverte à la contemplation alors que, jusque-là, cette image ne faisait que passer.
L’artiste, en l’élevant hors du temps, la manifestait comme vérité vivante, inspiratrice de sentiments et d’idées, avènement solennel de beautés qui sont le secret du monde.

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Szafran à l’Orangerie, une expérience d’enfermement

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Sam Szafran, cet homme menacé dans son enfance par la persécution nazie,
puis par la misère…
a trouvé spirituellement et socialement son salut dans l’art et les fraternisations du Montparnasse d’après-guerre.

Peut-être aurait-il aimé la liberté ?
Elle était hors de portée.
Il choisit donc…
la discipline des enfermements consentis, infiniment décrits et finalement aimés…

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COVID-19, qu’a-t-on fait ? que faire maintenant ?

Le professeur Christian Peronne, spécialiste des pathologies tropicales et des maladies infectieuses émergentes, a donné une conférence ce 19 octobre à Strasbourg à l’invitation de quelques députés européens. Il analyse ce à quoi nous avons assisté depuis près de trois ans à propos du COVID 19.

Convaincu par sa critique (radicale) et ses propositions (de bon sens) en matière de santé publique, je relaie cette vidéo…

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https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=It55DbJ-mFk

À ceux qui, comme moi, veulent vraiment réfléchir à ces questions, je recommande l’écoute intégrale (à partir de la 40e minute).

Et pour ceux qui préfèrent commencer par un rapide survol, voici les copies d’écran de sa présentation…

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Des erreurs de la France et l’Europe sur l’Ukraine

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La chaine YouTube TROUBLE FAIT que je découvre (alors qu’elle existe depuis 2015) est excellente. Clarté d’esprit et d’exposé, organisation des arguments, pertinence des illustrations et des chiffres, légèreté du ton et fermeté des idées, tout y est.

Il y a un gros travail derrière, sérieux et vérifiable : le lien PLUS en-dessous de chaque vidéo donne accès à une « table des séquences » et à des liens vers les « sources », ce qui permet de sélectionner les séquences et arguments qu’on veut examiner en détail.

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Démanteler les géants

[English below]

Sous le lien suivant, l’estimable Robert Reich montre que, face à des fauteurs de troubles comme Kanye West, Donald Trump et quelques autres, le public ne peut compter…

  • sur les géants médiatiques pour être socialement responsables,
  • pas plus que sur le droit (tranché aux USA par la Cour suprême) qui ne peut traiter ces géants que comme des gestionnaires de flux chargés d’un service public analogue aux autoroutes, donc non responsables de ce que leurs usagers font circuler ou des accidents qu’ils produisent,
  • et pas non plus sur l’appareil politique lui-même (gouvernement et élus) qui, toujours insécure et divisé, dépend de l’argent et des médias.

La boucle est bouclée. Le pouvoir détenu par les géants du numérique est incompatible avec les besoins de la société.
La seule solution est de réactiver les lois anti-trust et de briser ces géants.

Aussi forte qu’elle paraisse, cette argumentation a deux faiblesses…

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Ukraine, qu’y fait-on et qu’en attendre ?

La guerre d’Ukraine est une croisade. Elle se terminera comme les précédentes, par des haines éternelles, en laissant des tâches indélébiles sur chacune des causes qui s’affrontent.
Les marchands d’armes en profitent. Pour eux, la guerre n’est que travaux : pendant l’horrible bataille, la vente continue, belle comme les gains annoncés, plutôt que la paix. Les déclarations des belligérants ne laissent aucun doute là-dessus.
Biden, Zelensky et la cohorte des pays « otanisés » n’envisagent d’autre issue que « la victoire ». Quant à Poutine, il dit et répète qu’il veut redéfinir les relations entre la Fédération russe et l’Occident, mais l’Ouest n’y voit qu’une menace supplémentaire.
À s’en tenir à ces prémisses, il ne resterait que deux options « rationnelles » : la montée aux extrêmes ou la guerre perpétuelle…
Deux formes d’autodestruction.
Comment est-ce possible ?

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Qui pense ? Le brave vieux moi , croyez-vous ?

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« En ce qui concerne la superstition du logicien, je ne me lasserai pas de souligner un petit fait bref que ces superstitieux répugnent à avouer, à savoir qu’une pensée vient quand elle veut, et non pas quand « je » veux ; c’est donc falsifier les faits que de dire : le sujet « je » est la condition du prédicat « pense ».

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Secret de la démocratie : l’asservissement d’autrui

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Lorsque Sieyès en 1789 observe que « nous sommes forcés de ne voir, dans la plus grande partie des hommes, que des machines de travail », il le fait en parfaite continuité avec « les pères fondateurs » (dans notre tradition) de l’idée de « démocratie ».
À Athènes, la décision politique est débattue directement entre les seuls citoyens, c’est-à-dire entre ceux qui, statutairement et matériellement libérés des contraintes quotidiennes par le travail des esclaves, sont ouverts à la connaissance et aptes à l’exprimer.

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Barbara Ehrenreich (1941-2022)

Barbara Ehrenreich vient de mourir à 81 ans. Généreuse militante, chroniqueuse originale et profonde, ceux qui rapportent sa mort mettent l’accent sur les grandes causes (femmes, inégalités, politiques de santé, idéologies de la classe moyenne…) auxquelles son nom est désormais attaché.

Voir…

https://www.puffinfoundation.org/barbara-ehrenreich/

https://en.wikipedia.org/wiki/Barbara_Ehrenreich

https://fr.wikipedia.org/wiki/Barbara_Ehrenreich

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Pour ma part, j’ai surtout été marqué par…

Blood Rites: Origins and History of the Passions of War (1997),

un essai d’anthropologie qui est resté marginal dans son œuvre.

J’en ai rendu compte sur mon blog dans un article détaillé :

Nous sommes des proies depuis toujours

Depuis, je ne cesse de me référer à Barbara Ehrenreich…

Toutes nos traditions, toutes nos institutions, toutes nos croyances, portent la marque de l’effroi ressenti par nos ancêtres archaïques devant les prédateurs souverains face auxquels l’humanité, pour survivre, a dû s’imaginer.