Graphistes de tous les pays, unissez-vous !

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Etant des visuels, vous pensez en images. Que voyez-vous dans cette mise en parallèle ?
Cela ressemble au jeu des sept erreurs mais il y en a plus et c’est plus.
Votre art est important. Il marque les esprits et, uni à l’évènement, il arrive qu’il pénètre en profondeur dans les comportements…

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Le Capitalisme ou des oligarchies ?

François Bégaudeau parle clair. Agrégé de lettres qui a été prof et qui est aujourd’hui écrivain multicartes, il se situe dans « la gauche radicale », à la croisée de l’anarchisme et du marxisme.

Sa définition de la gauche a retenu mon attention.width=
« Être de gauche, c’est… penser que le capitalisme est fondamentalement destructeur et qu’il n’est pas amendable. Si vous considérez que le capitalisme est amendable, reformez le parti socialiste et puis amendez-le, puis perdez et ridiculisez les classes populaires une nouvelle fois. Non, le capitalisme n’est pas amendable. Est-ce que pour autant il est révolutionnable, est-ce qu’il est dépassable ? C’est une question mais je suis sûr qu’il n’est pas amendable. Il mènera à la destruction qui est incluse dans son programme. »

Source : Entretien Thinkerview du 18 février 2019. François Bégaudeau : Gilets Jaunes, Populisme, Bourgeois ? (circa 29’ et s.)

J’objecte à cela que « le capitalisme » est une notion abstraite, un objet imaginaire, un sac fourre-tout dans lequel on associe nombre d’acteurs et de mécanismes sociaux d’une hétérogénéité telle que toute analyse politique à son propos est inefficace ou contre-productive, comme le sont, sur le terrain moral ou religieux, les analyses qui prétendent combattre le mal, le vaincre ou limiter son action.

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Vivre et mourir de l’inégalité (les souvenirs d’enfance d’Alexandre Herzen)

width=Alexandre Ivanovitch Herzen (1812-1870) est le plus marquant des socialistes russes. D’origine aristocratique, il fut constamment suspecté sous Nicolas Ier et condamné à l’exil à partir de 1847. Son errance en France, en Italie, en Suisse et finalement à Londres, lui fit côtoyer les progressistes et activistes du moment.

L’échec de la révolution de 1848 et des mouvements armés associés (Pologne, Italie…) le conduisit à s’élever contre l’aventurisme (Bakounine, Herwegh) et le projet de dictature du prolétariat formulé par Marx et Engels.

Son refus de l’ordre existant était essentiellement moral, donc non-violent. Essayiste et publiciste, proche idéologiquement de Saint-Simon et Fourier, il collabora un moment avec Proudhon, puis concentra ses efforts sur la Russie (abolition du servage) en se prononçant pour un socialisme libertaire qui se développerait à partir de la commune rurale traditionnelle (mir).

Herzen influencera tous les penseurs russes non-violents du XIXe et du XXe siècle, à commencer par Tolstoï et Dostoïevski.

width=Journaliste d’opinion, convaincu que ses idées avaient leur source dans son expérience, il fut aussi un mémorialiste très admiré ainsi qu’un émouvant conteur. On peut en juger dans l’extrait ci-dessous du premier volume de « Passé et Méditations » (Byloie i Doumy), un recueil qui va de l’enfance à 1868.

Alexandre Herzen. Passé et Méditations (Byloie i Doumy)
Présenté, traduit et commenté par Daria Olivier.
Éditions L’Âge d’Homme (1974. 470 p.)
Ch. II. pp. 57-72.

[Cet ouvrage est malheureusement épuisé. Pourtant, il touche tous les lecteurs capables d’entrer dans un « grand roman », particulièrement ceux qui perçoivent combien le XIX° siècle éclaire notre temps. Avis aux éditeurs : le Passé et méditations d’Alexandre Herzen mérite une édition en poche ou dans LA COLLECTION BOUQUINS.

Des intertitres ont été introduits sur ce blog.]

Il y a là un témoignage intime sur la vie d’une famille moscovite sous Alexandre Ier. On y voit ce que les extrêmes inégalités font aux personnes, maîtres et serfs domestiques en l’occurrence. C’est touchant, juste, sensible et révoltant.

Pourquoi lire Herzen aujourd’hui ?

Pour sentir au plus nu.
C’est vital parce que l’histoire va en spirale.
Les gilets jaunes, sans-papiers, réfugiés, clochards et handicapés d’aujourd’hui n’ont pas le statut des serfs de la vieille Russie, c’est vrai, mais ils sont le nom pour nous des inégalités et, plus que jamais, nous les voyons.

Ces inégalités, des chiffres les mesurent, des images les exposent et, à chaque instant, la même question se pose : jusqu’où ?
Ça craque de partout, la fragilité systémique du monde contemporain saute aux yeux.
Sous le regard de l’enfant Herzen, c’était celle de l’empire. Nous savons ce qu’il est devenu…

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Que retenir de « Crépuscule », le réquisitoire de Juan Branco contre la Macronie ?

Commençons par le titre…

Crépuscule, pourquoi ?

La popularité du chef de l’État est en baisse.
Ce n’est pas le premier à qui ça arrive. Pour l’instant, il fait mieux que Hollande et moins bien que Sarkozy. Leurs évolutions, pourtant, sont homogènes. Ce sondage d’avril montre que, contrairement à ce que la campagne électorale d’Emmanuel Macron nous annonçait, « la République » n’est pas « en marche ».

width=width=Les Français ont donc toutes raisons d’être confirmés dans le pessimisme qui, selon le Pew Research Center, les caractérisait en 2017 par comparaison avec 10 autres pays développés. Par rapport à leur position de derniers de la classe pour 2015, ils furent seulement dépassés en 2017 par les Grecs. Comme il s’agit de désespérance et que l’on sait pourquoi, on ne les envie pas…

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La vraie raison de la taxe carbone ? Compenser la baisse des cotisations patronales

La référence à une politique énergétique vertueuse n’était qu’un alibi. Ceci est clairement établi par les Macronleaks de 2017 (15 Go de courriels provenant des boites mails de certains responsables de l’équipe de campagne de Macron). Ils ont d’autant plus naïvement endossé cet artifice que l’affectation de la contribution climat énergie (CCE), dite « taxe carbone », au budget général de l’État était publique depuis sa conception en 2013. Voir : Les MacronLeaks révèlent-ils que la taxe carbone visait à financer des baisses de cotisations patronales ?

Cette « innocente » reconduction de l’un des mensonges dont ils héritaient a, comme on sait, déclenché la crise des « Gilets jaunes ».
Qu’est-ce qui a pu conduire l’équipe de Macron à commettre cette erreur ? Coupés de la population mais pas des grandes fortunes qui contrôlent nos médias, ils n’ont pas perçu à quelle vitesse se délitait leur crédibilité d’apparence. De nouveau souffle, il n’était plus question. La présidence Macron prenait simplement la suite des deux précédentes, qui avait été lourdement déconsidérées (voir le paragraphe précédent).
Cette goutte de fiel ou de fuel fit déborder les centre-villes et les ronds-points …

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Sagesse de Notre-Dame

width=Ce soir-là, François Cheng fut pour nous le Sage qui, dans l’assemblée respectueuse que porte un sentiment commun, reçoit la parole qu’on lui rend et, tout en mots et en silence exacts, donne enfin voix à ce qui est : voix de la grande mémoire, de la grande émotion, de la grande unité.

Notre-Dame et Victor Hugo, banalisés depuis toujours, nous les connaissions trop et c’est pourquoi, ce soir-là, nous errions dans les espaces inusuels du mythe et de la haute poétique.

Bénie soit la France qui a su accueillir en son sein ce sage d’un autre monde et faire place à François Cheng, ce vieil érudit chinois, pour qu’il nous dise ce qui, dans l’ordinaire des vies intéressées, nous dépasse et nous manque.width=N.B. Le nom d’auteur de François Cheng en chinois, Chéng Bàoyī  : 程抱一 signifie « Qui embrasse l’Unité ».

Y’a pas l’feu ? Mais si !

L’incendie de Notre-Dame est le troisième du genre.

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1. Les aspects techniques

Deux autres catastrophiques restaurations de charpente l’ont précédé.

La première fois (la cathédrale de Nantes en 1972), c’est une erreur.

La deuxième fois (la basilique de Nantes en 2015), ça montre qu’on n’a toujours pas compris.

Ce n'est pas un problème de surveillance...
« Une première alerte incendie s'est déclenchée à 18 h 20, a indiqué le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, lors d'un point presse ce mardi midi. Elle a été « suivie d'une procédure de levée de doute, mais aucun départ de feu n'a été constaté ». Une deuxième alerte se déclenche peu avant 19 heures, et cette fois, le feu est « constaté au niveau de la charpente.
Des pompiers de service sont présents 24 heures sur 24 dans la cathédrale, en complément du système de détection d'incendie, comme l'explique l'architecte en chef des monuments historiques dans un entretien au Point. Ils « montent trois fois par jour sous la charpente pour voir l'état des lieux, donc elle est surveillée », a précisé sur France Inter le recteur de la cathédrale, Mgr Chauvet. « Au niveau de la sécurité, je ne crois pas qu'on pouvait faire plus », estime-t-il.

C'est donc ailleurs qu'il faut chercher...
Voici une explication technique plausible et, je crois, importante (merci à Jean-François Raux de me l'avoir fait découvrir, bien que je n'en connaisse l'auteur):
« On soude des éléments métalliques tels que chéneaux en zinc, posés sur des éléments de charpente en bois, qui sont portées localement à plus de 270°. Même à l'abri de l'air, une réaction de pyrolyse démarre, et continue silencieusement, car exothermique. Cette réaction progresse dans la pièce de bois et gagne de proche en proche jusqu'à atteindre une partie exposée à l'air, ce qui permet enfin à la fumée de s'échapper. Il est alors trop tard pour éviter l'incendie car cette fumée remplie de radicaux libres s'enflamme alors immédiatement (tétraèdre du feu). Ce processus reste discret avant l'éclatement de l'incendie, puisqu'aucune fumée ne pouvait s'échapper avant que la pyrolyse (dite encore improprement « combustion lente » ou sans flamme) atteigne une partie exposée à l'oxygène de l'air.
C'est aussi ce qui explique que ce type d'incendie éclate avec retard, c'est-à-dire jusqu'à plusieurs heures après la cessation des travaux. »
N.B. Le même auteur mentionne comme incendies similaires le château de Mesnières-en-Braye (2004) et l’hôtel Lambert (2013).

La troisième fois, c’est une faute et la question se pose alors : qui l’a commise et pourquoi ?

2. La désaffection des
communs

Pour Notre-Dame, on trouvera peut-être des lampistes, mais la raison est budgétaire : trop peu d’argent, trop tard et, finalement, ce sera beaucoup plus.

Pourquoi ? Continuer la lecture de « Y’a pas l’feu ? Mais si ! »

The Great Fire of Notre-Dame

width=My wife and I are quite surprised to see how moving is such an event for us.

The tender memories we have inside and around Notre-Dame are not enough to explain that emotion. More than personal,  it’s a collective one, shared by Parisian, French, Christian, European, Occidental people. We have received mails from all over the world.

It has to do with the historical and the symbolic charge of such a monument but also to the fact that, from everywhere in the world everyone saw the spectacular burning of a common house .

A common house was burning yesterday night, as an evocation of all the destroyed common houses, including the recent killing spree in New Zealand Christchurch’s mosques.

Happily it was an accident that caused this 4/15 catastrophe, not a combination of wills to destroy as in 9/11, that open door to hell, but there is a common factor between the two catastrophes: Notre-Dame de Paris has been ruined by a miscalculated maintenance program. I believe we will soon discover how they foolishly spared money on some security measures.

The great fire of Notre-Dame will not trigger a war.
I would like it to trigger more shared concern for the Commons.

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Les Années (Annie Ernaux, 2008, 256 p.)

Sommaire à la suite de mauvaises pioches avec Annie Ernaux – j’avais lu à leur sortie La Place (1983) et Passion Simple (1992) – je l’avais classée dans la catégorie des écrivains minimalistes incapables de fournir mieux qu’une LMI (Lecture Minimum d’Insertion) aux incultes en mal de coups d’œil sur ce qui s’écrit aujourd’hui.

width=Cette réaction m’a fait tomber dans l’extrême inverse : c’est avec dix ans de retard que je découvre Les Années (2008) que je tiens désormais pour avoir été le grand livre féminin de la seconde moitié du XXe siècle (1940-2006), tableau plutôt que roman, paysage d’une époque avec la narratrice en creux, un récit transverse dans la ligne du « The Years » de Virginia Woolf  qui, lui, portait sur la période 1870-1920.

D’un autre milieu et d’une autre histoire, j’ai lu ce témoignage de femme avec un regard d’homme et le « tout contre » qu’on nous attribue mais en m’y retrouvant aisément : son « elle » impersonnel se situe dans mon pays et dans mon temps. Les mots et les choses qui l’ont traversée m’ont touché moi aussi, au minimum effleuré. Jamais ils ne me sont étrangers Continuer la lecture de « Les Années (Annie Ernaux, 2008, 256 p.) »

La compassion ? Oui, mais ce n’est pas une excuse

« Angoisse de vie ? » interroge un lecteur de ce blog.
Quand je cherche en moi ce qui pourrait me tenailler, je vois deux élans, deux forces.

La première, pour la dire en un mot, serait la compassion à laquelle le mot d’ordre « dépasser les conflits inutiles et réduire les souffrances évitables » donne une forme active.

La seconde est la curiosité, qui est désir et joie de comprendre avec, par en dessous, la souffrance, si violemment ressentie dans le passé mais si fréquemment rencontrée aussi, même aujourd’hui, de ne pas avoir vu à temps, de ne pas avoir compris quand il était encore possible d’agir, de me découvrir avoir été et être encore complice du malheur du monde avec, par dessus, la colère de m’être « fait avoir ».

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Deux faces en somme d’une même expérience : ne craignant pas pour moi, je suis sensible au malheur d’autrui et, sinon, ce qui est plus commun, j’ai simplement plaisir à interagir avec mes semblables. Continuer la lecture de « La compassion ? Oui, mais ce n’est pas une excuse »

Aveugles virilités

Courte leçon animale pour les jeunes mâles et les grands chefs:
voyez ici le spectacle de deux mâles en concurrence pour deux femelles…
L’un y perdra la vie, l’autre l’honneur et les femelles.

Moralité
Bien réfléchir avant d’engager le combat.
On peut s’y risquer comme un jeu mais n’oublions pas
que, si le but est de gagner, la victoire est au-delà de l’adversaire…
ainsi que le vrai danger, celui qu’on doit fuir à tout prix.

Que penser de Michel Houellebecq ?

Il a un épatant succès que ses livres n’éclairent guère.
On en découvre certains aspects dans l’émission Stupéfiant ! que France 2 lui a consacrée le 4 mars. Elle est disponible en « replay » et sur YouTube en trois séquences :
La politique et Houellebecq
Le style de Houellebecq
Les femmes et Houellebecq

Le terrain est à peu près couvert mais c’est un terrain vague, assez plat et mal entretenu.

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Houellebecq est l’écrivain déprimé de l’abjection et de l’ennui, un déglingué à la Céline mais en deçà de la colère, donc sans lyrisme, un mince Flaubert des faubourgs qui se distingue du géant malade en ce qu’il publie sa triste impuissance avec les mots crus que l’autre réservait à sa correspondance : Continuer la lecture de « Que penser de Michel Houellebecq ? »

La grande érosion des prénoms

Jérôme Fourquet, auteur de
L’Archipel français
, et son éditeur, ont trouvé le moyen de faire parler d’un livre utile qui, sans cela, ne serait qu’un recueil d’études IFOP et INED.

L’angle d’attaque ? Parler de « grand bouleversement » (un titre qui fait écho à l’inquiétant « grand remplacement » popularisé par Renaud Camus) pour mettre en avant quelques changements de proportion dans les prénoms religieux, ethniques ou locaux.

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Par exemple, dans l’émission
La France vue par ses prénoms
, on souligne le passage de 20,5% de Marie parmi les filles nées en 1900 à 0,3 % seulement en 2015, alors que, parallèlement, on trouve aujourd’hui 18 % de prénoms arabo-musulmans parmi les nouveau-nés.

C’est oublier que faire des enfants est un pari sur l’avenir et que le prénom qu’on leur donne est toujours pensé par les parents comme prise de position pour leur temps par rapport aux générations qui les ont précédés. Continuer la lecture de « La grande érosion des prénoms »

Qu’enseignent les scandales de l’Église sur l’avenir de nos institutions ?

Quelles leçons tirer des scandales pédophiliques abordés aujourd’hui par l’Église catholique ?
La vidéo ci-après retrace l’évolution de ses positions.

width=Le Vatican vient de tenir un sommet dans le but de déterminer les
mesures concrètes et efficaces
qu’il est possible de prendre contre les abus sur mineurs.
C’est l’étape du moment dans un processus dont on sait d’avance qu’il n’est pas près de se terminer.
En attendant, de l’extérieur, que penser ?

  • Les clercs se prévalent abusivement du titre de « père » (ou de « mère »).
  • Les guerres du XXe siècle nous ont fait voir que l’obéissance sans conscience est à la source des crimes de masse. Nous considérons dès lors que, subordonné ou pas, tout individu est personnellement responsable des effets directs et indirects de ses actes.
  • Il en résulte que l’obéissance n’est plus une valeur et que, dans tous les domaines, les hiérarchies s’effondrent.
  • Demain, à l’exception des dictatures, les seules organisations viables seront fondées sur la conviction et/ou l’intérêt des acteurs qu’elles fédèrent et dont elles structurent le projet commun. De telles organisations seront donc « ouvertes » en même temps qu’évolutives, ce qui pourrait aussi les vouer à disparaître avant de renaître éventuellement sous d’autres formes.

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La méditation à l’indienne

Félin
Carte
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J’ai récemment publié sur la méditation.
Ajoutons-y une précision sur la méditation à l’indienne
C’est surtout pour les hommes.
Aux femmes, c’est la danse qu’on recommande
mais, dans les deux cas, il faut se passer de l’autre !
🙂 🙂 🙂

Brahmarshi
Brahmarshi Vishvamitra ignorant la Deva Menaka envoyée par Indra pour rompre la méditation
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Voici un contenu arbitraire Voici un contenu arbitraire Voici un contenu arbitraire Voici un contenu arbitraire

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La méditation (définition, parcours, stratégies)

Bilan de 50 ans d’expérience (sous plusieurs formes)…
les débutants y trouveront un guide fraternel ou amical,
et les expérimentés une synthèse à large spectre.

Définition

Ne rien faire (définition qui est à prendre au pied de la lettre),
ce qui oblige à tourner son regard vers l’intérieur.
Cette pratique de patience
calme quand on la mène par courtes séquences,
– et transforme en profondeur quand on la poursuit assidûment.

Le « calme » qu’apporte la méditation motive au début, d’autant qu’il  s’accompagne de vigilance et de lucidité.
À ce stade, la méditation n’est cependant qu’une forme d’hygiène mentale.

Ceux qui vont au-delà expérimentent la transformation mentionnée ci-dessus.
Elle tend vers l’abolition de toute séparation.
Comment dès lors parler encore de « motivation car de qui dès lors parle-t-on ?

Voyons le parcours intérieur proposé…

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Lire Don Quichotte en français

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Si vous lisez aujourd’hui Don Quichotte en français, faites-le dans la traduction de Jean-Raymond Fanlo (Livre de Poche. Classiques. 2 volumes. 2008 et 2010).
Elle est admirable pour son élégance, son humour, sa richesse d’invention, tout autant que pour la pertinence et la précision des notes de bas de page.
Enfin, qualité rare, elle épouse le niveau de langue de Cervantès. Fidèle dans ce qu’il a de plus savoureux, Fanlo n’invente rien, il restitue. Un francophone qui ne serait pas bilingue ne saurait aujourd’hui lire un Don Quichotte qui soit plus proche de l’original espagnol.

On trouvera ci-après de brefs exemples pour justifier ce jugement.
Quatre textes ont été comparés…
– La traduction de Jean-Raymond Fanlo (Cervantès. Don Quichotte. Livre de Poche. Classiques. 2 volumes. 2008 et 2010).
– La traduction de La Pléiade par Claude Allaigre, Jean Canavaggio et Michel Moner (Don Quichotte de la Manche, in Cervantès. Oeuvres romanesques complètes, I. 2001).
– La traduction d’Aline Schulman (Miguel de Cervantès. L’ingénieux hidalgo Don Quichotte de la Manche. Editions du Seuil. 1997).
– Le texte original de Cervantès dans l’Edición del Instituto Cervantes dirigida por Francisco Rico

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Vouloir ne pas voir

width=Il y a des images de fin du monde dans leurs yeux et dans leurs témoignages. L’horreur a bien d’autres visages mais il est rare qu’on y survive.
Écoutez et voyez les marins britanniques vétérans des essais nucléaires dans le Pacifique. Simples opérateurs de grands desseins criminels, ils n’étaient pas la cible et n’ont participé au désastre que de loin.
Ordre leur fut donné de ne pas voir, d’enfouir le visage dans le coude.
D’autres mirent les mains sur les yeux. Ils virent, non pas l’explosion, mais le squelette de leurs doigts. L’image de leur propre mort imprimée au fond du crâne, ils sont toujours là mais, malgré la distance et après tant d’autres déjà morts, affectés des maux de l’irradiation. Continuer la lecture de « Vouloir ne pas voir »

La civilisation comme illusion (1)

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Valéry est un de mes frères en pensée.
À vingt ans comme lui (qui en avait vingt-trois quand il écrivit sa « Soirée »), je me suis rêvé en Monsieur Teste.
Ce
frère
, je le suis resté. Comme Teste, « je me suis préféré » et je n’ai jamais été possédé par « la niaise manie » de mon nom.

De Paul Valéry (1871-1945), c’est moins sûr. Il a donné au public « le temps qu’il faut pour se rendre perceptible » et moi, bon public, j’ai suivi, l’âme vague, ses mystères poétiques.
L’âme vague peut-être mais le cœur froid, ce qui m’a fait préférer Georges Brassens, l’autre poète de Sète. D’où le grand rire qui m’a saisi lorsque j’ai découvert les efforts du colonel Godchot : « Essai de traduction en vers français du « Cimetière marin de Paul Valéry » (1933).

Tout cela n’en est pas moins maigre et sec. C’est donc à un autre Valéry que je reviens (mais je le fais tous les dix ans peut-être, à chaque étape de ma méditation politique), à l’auteur non d’une œuvre mais d’un vertigineux incipit :
« Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. »

Je viens de relire ses « Essais quasi politiques » et certains de ses textes sur l’histoire. Sous le lien que voici, vous trouverez les extraits que j’en garde. Je vous les recommande.

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