Le surréel n’existe que pour les non-surréalistes.

Desnos, chez moi, une admiration de toujours et, ici, des textes de  référence que, le 17 août 2012 sur le site Notionis, je voulais (je veux  aujourd’hui encore) rendre plus accessibles.
Je les relis avec vous.
Comme lui, « j’ai tant rêvé de toi  » et, comme lui, j’en veux aux mots irresponsables, à l’esbroufe  criminelle, à l’ignorance assumée, à la pose de guichets payants à  l’entrée de communs transformés en parcs d’attraction : « Il n’y a qu’une réalité unique, entière, ouverte à tous ».

Le doux, le généreux, l’immensément inventif et très lucide Robert Desnos aura été l’inoubliable héros du Surréalisme.

Le plus sûr guide aussi, comme le montre la maxime qu’on a mise en titre, extraite de son « Troisième Manifeste du Surréalisme », un texte désolé, blessé, qui avance dans la froideur d’une amitié perdue, mais droit vers l’essentiel : la différence qu’il y a entre recevoir et prendre, ouvrir une porte ou un guichet, s’abandonner à ce qu’il y a d’autre en l’homme ou l’accabler de nouveaux dogmes.

Le chemin de ce « Troisième Manifeste » passe par des querelles oubliées. Que ceux qui hésitent traverser ce marais se souviennent que Robert Desnos, avant de mourir, a su aimer

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Y’a pas l’feu ? Mais si !

L’incendie de Notre-Dame est le troisième du genre.

1. Les aspects techniques

Deux autres catastrophiques restaurations de charpente l’ont précédé.

La première fois (la cathédrale de Nantes en 1972), c’est une erreur.

La deuxième fois (la basilique de Nantes en 2015), ça montre qu’on n’a toujours pas compris.

Ce n'est pas un problème de surveillance...
« Une première alerte incendie s'est déclenchée à 18 h 20, a indiqué le procureur de la République de Paris, Rémy Heitz, lors d'un point presse ce mardi midi. Elle a été « suivie d'une procédure de levée de doute, mais aucun départ de feu n'a été constaté ». Une deuxième alerte se déclenche peu avant 19 heures, et cette fois, le feu est « constaté au niveau de la charpente.
Des pompiers de service sont présents 24 heures sur 24 dans la cathédrale, en complément du système de détection d'incendie, comme l'explique l'architecte en chef des monuments historiques dans un entretien au Point. Ils « montent trois fois par jour sous la charpente pour voir l'état des lieux, donc elle est surveillée », a précisé sur France Inter le recteur de la cathédrale, Mgr Chauvet. « Au niveau de la sécurité, je ne crois pas qu'on pouvait faire plus », estime-t-il.

C'est donc ailleurs qu'il faut chercher...
Voici une explication technique plausible et, je crois, importante (merci à Jean-François Raux de me l'avoir fait découvrir, bien que je n'en connaisse l'auteur):
« On soude des éléments métalliques tels que chéneaux en zinc, posés sur des éléments de charpente en bois, qui sont portées localement à plus de 270°. Même à l'abri de l'air, une réaction de pyrolyse démarre, et continue silencieusement, car exothermique. Cette réaction progresse dans la pièce de bois et gagne de proche en proche jusqu'à atteindre une partie exposée à l'air, ce qui permet enfin à la fumée de s'échapper. Il est alors trop tard pour éviter l'incendie car cette fumée remplie de radicaux libres s'enflamme alors immédiatement (tétraèdre du feu). Ce processus reste discret avant l'éclatement de l'incendie, puisqu'aucune fumée ne pouvait s'échapper avant que la pyrolyse (dite encore improprement « combustion lente » ou sans flamme) atteigne une partie exposée à l'oxygène de l'air.
C'est aussi ce qui explique que ce type d'incendie éclate avec retard, c'est-à-dire jusqu'à plusieurs heures après la cessation des travaux. »
N.B. Le même auteur mentionne comme incendies similaires le château de Mesnières-en-Braye (2004) et l’hôtel Lambert (2013).

La troisième fois, c’est une faute et la question se pose alors : qui l’a commise et pourquoi ?

2. La désaffection des « communs »

Pour Notre-Dame, on trouvera peut-être des lampistes, mais la raison est budgétaire : trop peu d’argent, trop tard et, finalement, ce sera beaucoup plus.

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The Great Fire of Notre-Dame

My wife and I are quite surprised to see how moving is such an event for us.

The tender memories we have inside and around Notre-Dame are not enough to explain that emotion. More than personal,  it’s a collective one, shared by Parisian, French, Christian, European, Occidental people. We have received mails from all over the world.

It has to do with the historical and the symbolic charge of such a monument but also to the fact that, from everywhere in the world everyone saw the spectacular burning of a « common house« .

A common house was burning yesterday night, as an evocation of all the destroyed common houses, including the recent killing spree in New Zealand Christchurch’s mosques.

Happily it was an accident that caused this 4/15 catastrophe, not a combination of wills to destroy as in 9/11, that open door to hell, but there is a common factor between the two catastrophes: Notre-Dame de Paris has been ruined by a miscalculated maintenance program. I believe we will soon discover how they foolishly spared money on some security measures.

The great fire of Notre-Dame will not trigger a war.
I would like it to trigger more shared concern for the Commons.