La dette, trace dénaturée des réciprocités intimes

Depuis l’Antiquité, nous devrions savoir que la notion de « dette », comme tant d’autres, est caduque dès qu’on l’étend au-delà de l’instant et du proche. Pourtant, la tentation est grande de la projeter au-delà des réciprocités immédiates dont elle est une composante essentielle.
Pauvres et personnes éduquées sont bien conscients des perversités d’une telle extension, mais ils résistent « naïvement » à l’idée d’en nier le principe : il faut payer ses dettes.

Pourquoi ce principe est-il « naïf » ?

Parce que nous anticipons l’inconnu en y projetant du connu et que, pour décrypter les ignorances qui nous inquiètent, nous bricolons des hypothèses à partir de l’expérience acquise.
On ne saurait faire autrement mais voici le problème : si elles échouent, nous faisons de notre mieux pour les maintenir au prix de corrections qui en préservent l’essentiel.

Cet « essentiel », quel est-il ?

Continuer la lecture de « La dette, trace dénaturée des réciprocités intimes »

Zelensky a cassé son vélo… et l’Ukraine

Yuval Noah Harari se réjouissait le 28 février que Poutine ait, disait-il, « perdu sa guerre »

Le 1er mars, Bruno Le Maire déclarait que la France et l’Union européenne allaient « livrer une guerre économique et financière totale à la Russie », dans l’objectif assumé de « provoquer l’effondrement de l’économie russe ».
Qu’il soit revenu en arrière depuis en parlant diplomatiquement de « stratégie de désescalade », devrait sauver sa carrière mais ne trompera personne.

___

Dans une guerre, tous les combattants sont des perdants (dans celle-ci, même si elle se termine vite et « bien », ce sera la Russie, l’Ukraine, la Biélorussie, les pays limitrophes, l’Europe) mais pas ceux qui les actionnent de loin.

Continuer la lecture de « Zelensky a cassé son vélo… et l’Ukraine »

Vers un jeu convivialiste ?

Les jeux sont des espaces d’expérimentation et, quand ils sont stabilisés, d’apprentissage.
Or l’idée de société conviviale à grande échelle ne va pas de soi ; c’est ce qui fait l’intérêt d’un jeu tel que Commonspoly, une sorte d’anti-Monopoly, consacré, non à l’enrichissement des joueurs, mais à l’animation et la valorisation des « commons », c’est-à-dire des biens communs qui nous sont nécessaires pour faire société.
J
e n’ai pas encore expérimenté Commonspoly, mais j’ai monté dans le passé diverses simulations ; dérivées du « dilemme du prisonnier », elles poursuivaient un objectif semblable. Continuer la lecture de « Vers un jeu convivialiste ? »