Ce que joue Macron au-delà des retraites

Il y a ce que l’on sait,
ce que l’on dit pour provoquer des réactions
et ce que l’on pense au-delà de l’instant.

Sur ce que l’on sait et sur les absurdités des débats en cours au ras de l’hémicycle et des pavés, voyez l’excellente et très démonstrative analyse d’Éric Juillot pour Elucid.

Cet article vaut d’être lu attentivement, mais je vous en livre tout de suite la conclusion :
« Au sein de l’UE, la crédibilité d’un dirigeant dépend de son aptitude à infliger à son pays des régressions sociales d’ampleur, sous la surveillance tatillonne de la Commission européenne. À ce « Meilleur des Mondes » néolibéral, il faut espérer qu’une mobilisation populaire massive pourra faire obstacle. »

Souvenez-vous de Macron 2019

Mettons cette conclusion en regard avec ce qu’Emmanuel Macron déclarait sur les retraites dans sa conférence de presse du 25 avril 2019 (entre 2:45 et 4:26 dans le présent extrait)

L’ayant écouté, lisons la transcription…

« Est-ce qu’il faut reculer l’âge légal (de départ à la retraite) qui est aujourd’hui à 62 ans ? Je ne crois pas.

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Trahir la paix ?

La France de Macron est aujourd’hui entraînée vers la guerre par l’Europe et l’OTAN. Avant de faire un pas de plus, regardons en arrière, vers une autre France qui, en 1790, voulait échapper à une nouvelle « guerre des rois ».

À la suite d’un incident maritime du côté de Vancouver, entre la Grande-Bretagne et l’Espagne, en un temps où la France avait encore des intérêts en Amérique du Nord, Louis XVI se jugeait tenu par le pacte des Bourbons de France et d’Espagne.

Par solidarité avec l’Espagne, il voulut préventivement renforcer sa marine.
Montmorin, son ministre, demanda donc à l’Assemblée constituante de voter un « secours », mais l’Assemblée posa une question préalable : « La nation doit-elle déléguer au roi l’exercice du droit de la paix et de la guerre ? ».

Par vote, elle répondit que la décision lui appartenait « sur proposition du roi » et, pour étayer ce refus d’une « guerre des rois », elle assortit la Constitution d’un alinéa mémorable :
« La Nation française renonce à entreprendre aucune guerre dans la vue de faire des conquêtes, et n’emploiera jamais ses forces contre la liberté d’aucun peuple. »

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Vœux Macron 2023 : d’inimaginables mensonges

« Qui aurait imaginé à cet instant, que, pensant sortir avec beaucoup de difficultés d’une épidémie planétaire, nous aurions à affronter en quelques semaines, d’inimaginables défis : la guerre revenue sur le sol européen après l’agression russe jetant son dévolu sur l’Ukraine et sa démocratie ; des dizaines,  peut-être des centaines de milliers de morts, des millions de réfugiés, une effroyable crise  énergétique, une crise alimentaire menaçante, l’invocation des pires menaces, y compris nucléaires ? Qui aurait pu prédire la vague d’inflation, ainsi déclenchée ? Ou la crise climatique aux effets spectaculaires encore cet été dans notre pays ? »

Enregistrement des vœux 2023 d’Emmanuel Macron ( de 1’56’’ à 2’34’’)

Source vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=KwxVWvqlsio
Transcription : https://www.elysee.fr/emmanuel-macron/2022/12/31/voeux-2023-aux-francais

Inimaginables mensonges

Ces « inimaginables défis », listés en une minute et demie, sont surtout d’« inimaginables mensonges ».

Pourquoi ? Parce qu’ils sont directement contraires à des faits aujourd’hui connus de tous.
Et pourquoi les relever ? Parce qu’ils sont criminels.

Le retour de la guerre sur le sol européen est criminel, cela va de soi, mais était-il inimaginable par les dirigeants et, particulièrement, par le président français ?
Absolument pas !

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11 novembre 2022, un jour propice pour déclarer la paix

La guerre d’Ukraine a trop duré.
Ce 11 novembre est un jour propice pour déclarer la paix.
Comprenez-vous que c’est possible ?

Les États-Unis le savent

Le général Mark Milley, leur chef d’état-major, vient de le leur annoncer :
« Il doit y avoir une reconnaissance mutuelle que la victoire militaire n’est probablement pas, au sens propre du terme, réalisable par des moyens militaires. Il faut donc se tourner vers d’autres moyens. Une occasion s’ouvre à la négociation. »

Le pays lui-même est dans une situation similaire : en politique intérieure, les élections de mi-mandat n’ont donné la victoire à personne et, à l’avant-garde du numérique, deux des entreprises extraordinaires de la dernière décennie (Facebook et Twitter) licencient massivement.

Latence aussi pour la Fédération de Russie

qui vient d’abandonner Kherson pour se replier sur la rive orientale du Dniepr en préparation de la guerre d’hiver ou en attente de pourparlers sérieux.

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COVID-19, qu’a-t-on fait ? que faire maintenant ?

Le professeur Christian Peronne, spécialiste des pathologies tropicales et des maladies infectieuses émergentes, a donné une conférence ce 19 octobre à Strasbourg à l’invitation de quelques députés européens. Il analyse ce à quoi nous avons assisté depuis près de trois ans à propos du COVID 19.

Convaincu par sa critique (radicale) et ses propositions (de bon sens) en matière de santé publique, je relaie cette vidéo…

https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=It55DbJ-mFk

À ceux qui, comme moi, veulent vraiment réfléchir à ces questions, je recommande l’écoute intégrale (à partir de la 40e minute).

Et pour ceux qui préfèrent commencer par un rapide survol, voici les copies d’écran de sa présentation…

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À quelque chose, bévue est bonne ? oui mais à quoi ?

Dans un discours international en tant que Chef d’État, Biden a proclamé son « indignation morale ».

Cela n’aurait de sens que dans un rapport entre personnes libres de mettre de fin à leur relation.

Un tel accès de moralisme est donc hors de propos.

Un dérapage ?

Il y a là un « dérapage » analogue à celui de De Gaulle à Montréal en 1967 (« Vive le Québec libre ! »). Les naïfs mirent cette bévue au compte de la fatigue et l’âge du général (77 ans).

La comparaison est donc parfaite avec celle de Joe Biden en 2022.

Dans les deux cas, un chef d’État étranger proclame qu’on « assiste ici à l’avènement d’un peuple qui dans tous les domaines veut disposer de lui-même et prendre en main ses destinées. » » (Charles De Gaulle, Québec, le 23 juillet 1967). Quant à Joe Biden, alors que la Russie est en guerre contre l’Ukraine qu’il soutient, à Varsovie, capitale d’une Pologne qui a des frontières communes avec l’Ukraine, la Biélorussie et la Russie (par Kaliningrad), il déclare que « Pour l’amour de Dieu, cet homme (Vladimir Poutine) ne peut pas rester au pouvoir ! ».

Dans les deux cas…

Ces présidents jouent consciemment des résonances de l’histoire…

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Ukraine – Jeux pervers

Sous la présidence d’Emmanuel Macron, et cette malencontreuse présidence de l’Union européenne dont il n’a su s’abstenir [1], nous voici embarqués dans un jeu débile pour adolescents risque-tout.

[1] La proximité des élections présidentielles françaises l’y invitait. Cette décision prise, la guerre changea la donne. Requis de parler pour toute l’Europe qui est l’otage des États-Unis, il a été empêché de parler spécifiquement pour la France.

Oublieux de notre propre fragilité, nous avons déclaré une guerre économique dont nous sortirons par des faillites en cascade et des vies ruinées bien au-delà de ce qui s’est passé en 2008.

Ensuite, renouvelant les enchevêtrements d’alliance qui ont conduit aux deux guerres mondiales, nous sommes devenus de fait des co-belligérants. Avec de l’aide humanitaire et des livraisons d’armes à l’Ukraine, sous prétexte d’aider sa courageuse résistance, nous prolongeons le supplice de ce pays déjà pauvre et déchiré avant cette guerre. Il n’en restera demain que des ruines.

« Bon calcul, diront les cyniques, pourvu que ça reste chez eux ! ».

Ainsi pensons-nous « à l’Ouest », surtout si c’est outre-Atlantique.

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L’Arc de Triomphe est emballé, qui va l’emporter ?

English translation below

Napoléon fut un désastre pour la France et l’Europe. Je suis donc fermement opposé à l’idée de le célébrer à l’occasion du deux-centième anniversaire de sa mort en exil.
Plutôt que de commémorer l’exil de ce criminel, c’est la guerre elle-même qu’il nous faut exiler.

Exilons l’arche de la guerre

L’Arc de Triomphe fut élevé pour consoler les Français bellicistes des défaites et des guerres désastreuses que les aventures napoléoniennes ont entraînées. Maintenant que l’Arc de la Honte est emballé, j’attends des déménageurs qu’ils terminent le travail et emportent ce monument pervers.

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De la France au Sahel et des prétendues forces du bien

Après sept ans de guerre, l’échec est évident sur tous les plans.
On pouvait le prévoir dès le départ mais, quand la France (l’Assemblée nationale, les élus, nous tous), s’est découverte en guerre, c’était trop tard.
Ce 11 février 2013, notre président l’avait décidé en toute illégalité.
Sur un appel au secours du président malien par intérim, Dioncounda Traoré, François Hollande tranche « en quelques minutes » comme il l’avoue dans ses « Leçons du pouvoir » (Stok 2018, 415 p.) : « Seule une intervention de la France peut arrêter » la colonne djihadiste qui fonce vers Bamako.
Les frappes aériennes ne suffiront pas, il faut des troupes au sol.
Il appelle cela « intervention ». C’est une guerre.

Pour quelles raisons la décide-t-il ?

François Hollande se dit avoir été « bouleversé » par le SOS qu’on lui adresse au nom d’un « peuple martyrisé ». Mais la sensiblerie, ce n’est pas ce qu’on demande à un président, ni qu’à ses yeux sous un prétexte humanitaire « la raison d’État pèse peu face à la détresse ».

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Détruire Mari, d’où nous venons

Retenons des frappes conjointes des États-Unis, de la Grande-Bretagne et de la France que ces trois membres permanents du conseil de sécurité de l’ONU continuent de parader dans les ruines syriennes pour y étaler, urbi et orbi, de leur (ir)résolution.
Emmanuel Macron nous l’a expliqué ce dimanche 15 avril  : « Nous étions arrivés à un moment où cette frappe était indispensable pour pouvoir redonner de la crédibilité à la parole de notre communauté » (12’), puis il a précisé sa pensée (12’ 40’’) : « Nous (la France) avons ré-acquis de la crédibilité à l’égard des Russes ».
Le prix de l’opération ? Le maintien des troupes américaines en Syrie. Jusqu’à ce qu’il n’y reste plus pierre sur pierre ?
Et tout cela pour que trois mal élus (Trump, May, Macron) s’essayent à jouer dans la cour des « grands » ?
À qui fera-t-il croire, notre « Emmanuel », que « Dieu est avec nous » et que son but est de « construire une solution durable pour le peuple syrien » (13’) ?

Comme les réfugiés, c’est de Syrie que nous venons

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