Au Congrès parisien des Amis de la Paix Universelle, en 1849, on s’est fort convaincu de la nécessité de mettre en place un arbitrage international.
C’est une idée ancienne dont on sait la fragilité, au moins depuis la guerre de Troie. Tous les chefs de Grèce ayant brigué la main d’Hélène, "la plus belle femme du monde", au lieu de s’entre-tuer, suivirent l’avis d’Ulysse. Devant Tyndare, le père de la promise, ils prêtèrent serment d'agir en alliés de celui qui l’aurait finalement pour épouse. Ce fut Ménélas, roi de Sparte, rude guerrier s’il en est : Homère l’appelle « l’aimé d’Arès » (ἀρηίφιλος Μενέλαος / arêíphilos Menélaos) et aussi « l’irréprochable » (Μενέλαος ἀμύμων / Menélaos amúmôn). Bref, Ménélas, homme de devoir, distrayait peu sa femme. Une absence aidant, Pâris y vit une occasion. Il enleva l'épouse et une part des trésors, il s’ensuivra cette belle opération de justice internationale que l’Iliade nous conte. Ce fut un beau succès : Ménélas rentrera dans ses droits. Troie détruite et pillée, Pâris blessé puis décédé, Hélène récupérée, ce dur soldat finira sa vie chez lui, entre sa femme et ses trésors.Méfions-nous donc des arbitrages et des traités de paix : celui d’Ulysse (« le serment de Tyndare ») a engendré la guerre de Troie.
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