La dette, trace dénaturée des réciprocités intimes

Depuis l’Antiquité, nous devrions savoir que la notion de « dette », comme tant d’autres, est caduque dès qu’on l’étend au-delà de l’instant et du proche. Pourtant, la tentation est grande de la projeter au-delà des réciprocités immédiates dont elle est une composante essentielle.
Pauvres et personnes éduquées sont bien conscients des perversités d’une telle extension, mais ils résistent « naïvement » à l’idée d’en nier le principe : il faut payer ses dettes.

Pourquoi ce principe est-il « naïf » ?

Parce que nous anticipons l’inconnu en y projetant du connu et que, pour décrypter les ignorances qui nous inquiètent, nous bricolons des hypothèses à partir de l’expérience acquise.
On ne saurait faire autrement mais voici le problème : si elles échouent, nous faisons de notre mieux pour les maintenir au prix de corrections qui en préservent l’essentiel.

Cet « essentiel », quel est-il ?

Continuer la lecture de « La dette, trace dénaturée des réciprocités intimes »

La possibilité du Nous

Je retrouve ce texte publié le 20 mai 2013 sur Notionis, mon blog précédent…
Texte d’inspiration, ligne de conduite sous-jacente à tout ce que je fais ou cherche, mots oubliés redécouverts, surprenants comme s’ils me venaient aujourd’hui en commentaire aux débats et questions du moment…

La possibilité du Nous

Nous ne sommes pas un parti, ni un groupe, ni un camp, ni une coterie car il n’y a pas de Contre qui puisse nous définir. Et pourtant j’écris Nous alors qu’à cet instant je suis seul à écrire.

Alors pourquoi ?

J’écris Nous parce qu’on ne pense pas seul et qu’il n’est rien que l’on puisse dire à soi. Ce sont les autres qui décident.

Parce que la pensée ne vaut qu’à éclairer l’action et que l’action qui vaut est collective.

Parce qu’ainsi le Nous est déjà là, au cœur même du Je qui pense et qui agit, un Nous en devenir constant.

Continuer la lecture de « La possibilité du Nous »