À l’Ouest déjà, on prépare la partition de l’Ukraine

L’Ukraine est ruinée mais sa partition n’était jusque-là qu’un scénario plausible. Or la situation a changé. Cette évidence règle désormais le comportement de toutes les parties concernées.

Il est trop tôt pour qu’elles en conviennent : elles peuvent encore gagner ou/et perdre quelque chose dans les négociations à venir. Ce sera l’enjeu des prochains combats et des postures qu’on médiatisera pour l’histoire.
« Des enjeux« , car ils sont nombreux : les armes, l’énergie, le réseau fluvial, l’accès à la mer Noire, les droits des populations et des églises…

Quoi qu’il en soit…

L’examen des pertes de chaque côté [1], la nature et le calendrier d’envoi d’armes à Kiev, annoncent clairement le résultat de la première phase de la guerre ukrainienne : la partition de ce qu’hier on appelait l’Ukraine.

[1] Voyez ici le « Bilan des pertes de guerre Russie / OTAN en Ukraine » réalisé par le général Dominique Delawarde…

Les prétendus « alliés » de l’OTAN en ont pris leur parti : les aides qu’ils promettent aujourd’hui ne visent pas « la victoire » invoquée (la récupération par Kiev des territoires déjà perdus ou toujours revendiqués par la Fédération de Russie) mais seulement la survie d’une « Ukraine de l’Ouest » dont Kiev serait, nominalement au moins, la capitale, face à une extension durable de la partie russe à l’Est et au Sud.

On connaît ce schéma

Continuer la lecture de « À l’Ouest déjà, on prépare la partition de l’Ukraine »

Nous sommes des proies depuis toujours

Bloodrites07La dénonciation que je viens de faire de l’idéologie sacrificielle m’incite à rééditer le présent article, précédemment publié en juillet 2012. C’est un compte rendu, synthétique d’abord puis détaillé, d’un livre magistral :
Barbara Ehrenreich. Blood Rites. The Origins and History of the Passions of War. USA 1997. Metropolitan Books. UK 2001 Granta Books, 270 p.
(Trad. française : Le sacre de la guerre. Essai sur les passions du sang. Calmann-Levy 1997, 281 p. et 1999, 328 p.)
Sa documentation est désormais un peu ancienne. Elle gagnerait à être complétée et nuancée par les derniers travaux des anthropologues. Tout suggère que cela ne saurait changer le cœur de son argumentation.


Barbara Ehrenreich part d’une évidence négligée : si l’homme est un prédateur, ses ancêtres – les nôtres – étaient des proies. Cette expérience « préhistorique » de deux à trois millions d’années pèse lourd par rapport aux 5.000 ans d’histoire humaine pendant lesquels la guerre est devenue le premier des prédateurs que nous ayons à craindre. Continuer la lecture de « Nous sommes des proies depuis toujours »