Le New York Times vient de mettre en ligne l’article suivant. Il est nourri, intelligent, documenté à lire attentivement par toute personne intéressée par les processus de production des énoncés collectifs (ce que les naïfs et partisans appellent des « vérités »).
Étiquette : réciprocité
La dette, trace dénaturée des réciprocités intimes
Depuis l’Antiquité, nous devrions savoir que la notion de « dette », comme tant d’autres, est caduque dès qu’on l’étend au-delà de l’instant et du proche. Pourtant, la tentation est grande de la projeter au-delà des réciprocités immédiates dont elle est une composante essentielle.
Pauvres et personnes éduquées sont bien conscients des perversités d’une telle extension, mais ils résistent « naïvement » à l’idée d’en nier le principe : il faut payer ses dettes.
Pourquoi ce principe est-il « naïf » ?
Parce que nous anticipons l’inconnu en y projetant du connu et que, pour décrypter les ignorances qui nous inquiètent, nous bricolons des hypothèses à partir de l’expérience acquise.
On ne saurait faire autrement mais voici le problème : si elles échouent, nous faisons de notre mieux pour les maintenir au prix de corrections qui en préservent l’essentiel.