La laïcité est un piège ; l’alternative ? la convivialité

Souvenez-vous des raisons pour lesquelles la France a opté pour la laïcité.

Ce pays qui avait été « la fille aînée de l’Église » voulait à la fois se débarrasser de l’imaginaire des monarchies « de droit divin » et proclamer son indépendance à l’égard de l’Église romaine. D’où la République laïque avec, comme fondement populaire, le citoyen nanti de droits et sa laïcité pour liberté, celle de désobéir au clergé. La France s’est ainsi inventé une conception de l’ordre public indépendante de l’ordre catholique. Elle n’a pas pour autant changé de culture.

On l’a bien vu dans l’œuvre coloniale, en Tunisie par exemple où la colline de Byrsa fut agrémentée d’une cathédrale dédiée à Saint-Louis. Formellement pourtant, on respectait les musulmans. Carthage avait été détruite par Rome, une autre Rome désormais la marquait, et c’était tout. Avec l’indépendance nationale, juridiquement, la France s’est retirée. Culturellement pourtant, elle est restée, cachée sous un faux-nez : celui de la laïcité.

Celle-ci était pour nous une solution que nous avions inventée en même temps que notre vocation coloniale quand l’Europe ne fut plus qu’un champ clos. Cela n’en fait pas un solution universalisable.

Temporairement, la laïcité nous a donné une souplesse d’adaptation que nous n’aurions pas eue sans elle. Dans des régions et des pays cimentés par d’autres traditions, elle inspire des protestations génératrices de désordres insurmontables. Son œuvre continue de désintégration compromet des États qui tentent d’émerger dans des processus d’acculturation qui déstabilisent toutes les institutions.

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Jamais un scandale n’abolit l’esclavage (Rome 326 av. J.-C.)

Mohamed Bouazizi

On se souvient de Mohamed Bouazizi, ce jeune vendeur tunisien dont l’immolation en 2010 parut déclencher le printemps arabe.
Nous savons aujourd’hui la part de mythe qui s’est logée dans cette histoire et c’est pour elle qu’on la raconte encore. Pour protéger, non « la révolution » mais les acquis : le nouvel « ordre » et surtout les désordres dont il est l’alibi.

Les victimes innocentes, ordinairement on les oublie.
Il n’y a donc pas de scandale innocent.
Ceux qui changent l’ordre établi sont orchestrés par de grands intérêts.

Ce mécanisme est de toujours. Continuer la lecture de « Jamais un scandale n’abolit l’esclavage (Rome 326 av. J.-C.) »

Abolition des dettes fiscales (Rome 119)

Dette - Hadrien 119

Ce sesterce de 119 à l’effigie de l’empereur Hadrien (117-138) célèbre la décision qu’il prit à son avènement d’abolir les « reliqua vetera », le registre des dettes que les citoyens romains avaient accumulées pendant les 16 années précédentes.
Le revers de cette pièce montre trois citoyens acclamant la destruction par le feu des rouleaux de compte ; sa légende précise que la somme était énorme :  9000 sesterces.

Hadrien se montrait ainsi plus démagogue et tacticien que généreux : il obtenait le soutien du peuple par un geste que nul ne pourrait répéter avant longtemps.
Il était d’ailleurs plus spectaculaire  que coûteux : la somme obtenue l’avait été par le jeu des intérêts cumulés. Trajan, toujours à guerroyer, avait laissé ces dettes courir au delà du raisonnable. Elles ne seraient jamais remboursées et, si le total frappait les esprits, le principal (la perte effective) était bien moindre. En outre, l’avènement d’Hadrien lui donnait les moyens de renflouer le Trésor public. Moyens violents, certes, mais chirurgicalement nécessaires : Hadrien manquait de légitimité. Continuer la lecture de « Abolition des dettes fiscales (Rome 119) »