Jean Rouaud a derrière lui un prix Goncourt : Les Champs d’honneur, que j’avais aimé à sa sortie et depuis, toute une œuvre, dont j’ai découvert l’existence en voyant ce nom que je reconnaissais en tête d’un livre intitulé Être un écrivain.
Le « Du même auteur » m’a signalé cinq « livres des morts » dont Les Champs d’honneur, quatre « déposition du roman », quatre « vie poétique » dont le Être un écrivain que je tenais dans les mains, sans parler que quelques « marginalia », de deux « théâtre » et quelques « bandes dessinées / livres pour la jeunesse ».
Grande production donc. J’en avais tout ignoré.
Un écrivain, Jean Rouaud en est un, en même temps que (je peux le dire maintenant) un maître d’écriture. Il nous parle amicalement, avec une modestie célinienne allégée par l’autodérision, il étend ses digressions sur le fil joueur de longues périodes proustiennes qui tiennent en haleine jusqu’à la surprise finale, très préparée. L’effet est garanti.
On se demande au début où il va mais le premier coup de théâtre vaut promesse. Il surgit ici dès la quatrième page. Pour le lecteur, ça suffit. Rouaud est un bateleur. Dès cet instant, on mise sur lui et l’on s’amuse de ses équilibrismes en se demandant comment ce chat va s’y prendre pour retomber à l’endroit. Continuer la lecture de « Être un écrivain (Jean Rouaud) »