À l’Ouest déjà, on prépare la partition de l’Ukraine

L’Ukraine est ruinée mais sa partition n’était jusque-là qu’un scénario plausible. Or la situation a changé. Cette évidence règle désormais le comportement de toutes les parties concernées.

class=

Il est trop tôt pour qu’elles en conviennent : elles peuvent encore gagner ou/et perdre quelque chose dans les négociations à venir. Ce sera l’enjeu des prochains combats et des postures qu’on médiatisera pour l’histoire.
Des enjeux , car ils sont nombreux : les armes, l’énergie, le réseau fluvial, l’accès à la mer Noire, les droits des populations et des églises…

Quoi qu’il en soit…

L’examen des pertes de chaque côté [1], la nature et le calendrier d’envoi d’armes à Kiev, annoncent clairement le résultat de la première phase de la guerre ukrainienne : la partition de ce qu’hier on appelait l’Ukraine.

[1] Voyez ici le « Bilan des pertes de guerre Russie / OTAN en Ukraine » réalisé par le général Dominique Delawarde…

Les prétendus « alliés » de l’OTAN en ont pris leur parti : les aides qu’ils promettent aujourd’hui ne visent pas « la victoire » invoquée (la récupération par Kiev des territoires déjà perdus ou toujours revendiqués par la Fédération de Russie) mais seulement la survie d’une « Ukraine de l’Ouest » dont Kiev serait, nominalement au moins, la capitale, face à une extension durable de la partie russe à l’Est et au Sud.

On connaît ce schéma

Ce fut celui, hier, des deux Allemagnes, de l’Est et l’Ouest.
C’est encore aujourd’hui celui des deux Corées, l’une du Nord et l’autre du Sud, avec entre elles de constantes escarmouches et des parrainages opposés qui se diabolisent réciproquement.

Celui d’une vente à la découpe

À l’Ouest, on est déjà en train de se partager les droits sur lesquels se feront demain de nouvelles fortunes.

Les « nations développées » sont en concurrence pour le partage du gâteau « Ukraine de l’Ouest » envisagé sous prétexte de reconstruction.
En promettant des armes, aujourd’hui légitimées par la protection d’un peuple martyr et l’espérance affichée d’une déraisonnable victoire, elles se comportent en protecteurs mafieux.

Kiev est à vendre. Elle ne peut refuser les secours qu’on lui offre aujourd’hui. Demain, les « généreux » parrains du régime Zelensky en déduiront des droits de préemption pour leurs entreprises nationales.

Les affaires sont les affaires

La fragilité des uns fait la puissance des autres.

Investisseurs et industriels s’affairent donc, particulièrement ceux qui ont des poches profondes et des relations à Washington, Londres, Berlin, Paris et des sociétés écrans dans tous les paradis fiscaux.

Qualifiée ou pas, la main-d’œuvre viendra des pays sinistrés d’Europe de l’Est. Pauvre et dure à la tâche, donc profitable pour ses employeurs, encasernée comme on l’est dans les usines robotisées d’Asie, elle développera le farouche orgueil de ceux qui sortent de la misère.

Kiev et Moscou demain

Ceux qui, à Kiev, auront survécu à cette guerre absurde, resteront crispés sur l’idéologie paranoïde qui aujourd’hui les définit et, dirigeants d’une nouvelle Sparte, prenant modèle sur les dictatures militaristes de l’ère contemporaine, ils feront parade des armes et planqueront l’argent.

Du côté russe, on chantera victoire sur la base de solidarités nouvelles ou renforcées, d’un bloc contre bloc que nul ne souhaitait.

Transition chaotique

Entre atlantisme et eurasiatisme, en attendant l’émergence ou la ré-émergence des pays du Sud, la rhétorique haineuse se prolongera tout en faisant place aux accommodements nécessaires à la transition de l’hégémonie de principe à la multipolarité de fait.

Dérèglement climatique, gestion des énergies, mouvements des populations, percées technologiques, digitalisation de l’information, globalisation financière l’imposeront, sauf à ce que le plus fort — les États-Unis bien sûr — pour se maintenir, déclenche la chaîne des réactions qui détruiront la planète. Plus riche que les autres, il aurait plus à perdre.
C’est peut-être ce qui nous sauvera.
En attendant…

La tumeur ukrainienne est énorme

Le risque est grand qu’elle ruine l’Europe que nous avons aimée.
Combien de temps faudra-t-il pour que cette tumeur régresse ou qu’on l’opère ?

Comptez un siècle, mais c’est si long un siècle que, d’ici-là, tout peut advenir.

___

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *